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Des droits bafoués, une enquête ouverte
Publié dans Le Temps le 23 - 06 - 2017

Qualifiées de «boucherie» et comparées aux rites tribaux barbares d'antan, les circoncisions collectives qui ont eu lieu au CHU Habib Bourguiba de Sfax il y a quelques jours n'ont pas manqué de susciter une vague d'indignation tant les conditions élémentaires d'hygiène, nécessaires à tout acte médical, étaient quasi-inexistantes. Des photos, publiées à large échelle sur les réseaux sociaux, qui choquent et rappellent qu'en Tunisie, malgré les avancées notables en matière de défense des droits de l'enfant, le chemin reste long et semé d'embuches.
Les photos, publiées par l'Union Régionale du Travail à Sfax, ne laissent aucun doute. De jeunes garçons, en jebbas et chéchias, ont bel et bien été circoncis sur une table, dans un bureau de travail, aux fenêtres grandes ouvertes et entourés de plusieurs personnes.
L'acte, pourtant médical et même chirurgical, a été pratiqué sans gants, sans masque, sans asepsie, sans anesthésie et par une personne qui n'est pas un médecin, loin du bloc opératoire et avec la même paire de ciseaux pour tous. Une circoncision traditionnelle en somme, dite « thara arbi », couramment pratiquée jusqu'à une quinzaine d'années en Tunisie, notamment par des infirmiers et même des coiffeurs mais qui a cédé la place depuis à une circoncision médicalisée, pratiquée dans un cadre sanitaire respectueux des règles d'hygiène. Mais les faits produits à Sfax, qui soit dit en passant sont loin d'être isolés car ils sont également pratiqués dans les autres villes également dans des établissements hospitaliers et parfois pire, dans des maisons de culture, des salles de fête ou autres, ont poussé le procureur de la République auprès du tribunal de première Instance de Sfax2 d'ordonner l'ouverture d'une enquête pour mettre au clair les conditions de déroulement de ces circoncisions, déterminer les responsabilités de chacun et trancher s'il y a eu violation de la loi et abus envers ces enfants ou pas.
En tout, 171 garçons en bas âge ont été circoncis dont seulement 74 auraient eu droit à une anesthésie. Les responsables affirment également que tous les enfants ont été préalablement auscultés par un médecin anesthésiste réanimateur. Des affirmations qui restent à prouver et qui ne réduisent en rien la gravité des faits. Car outre ces circoncisions traditionnelles pratiquées dans un cadre non médicalisé et l'absence de mesures hygiéniques et sanitaires nécessaires, le fait de publier, sur les réseaux sociaux, des photos et des vidéos montrant le visage non flouté de ces enfants mais aussi pour certains leurs parties génitales n'est-il pas en soi une grave violation de leurs droits les plus basiques à savoir leur dignité, la préservation de leur intimité et leur droit à l'image. Faut-il rappeler que nul ne devrait avoir le droit de publier des photos d'enfants à visage découvert sur les réseaux sociaux, pas même les parents, que dire alors si on montre également leurs parties intimes en sang ? N'est-ce pas là un abus avéré envers ces petits qui n'ont demandé à personne d'être exhibés de la sorte, surtout que l'acte de la circoncision est en lui-même assez traumatisant ? Comment et pourquoi ces pères et ces mères ont-ils accepté de laisser leurs enfants être circoncis de la sorte, sous les yeux voyeurs de tous et entre les mains d'un non médecin ? Par manque d'argent ? Par avidité ? Par nonchalance? Par imprudence ?
Décidément, la pauvreté et l'ignorance sont bel et bien les sources de tous les maux de notre société !


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