Le gouvernement a enfin répondu aux demandes des habitants de la ville de Gabès qui lui avaient donné jusqu'au 30 juin 2017 pour adopter un programme sérieux concernant l'élimination du rejet du phosphogypse polluant dans la mer à Gabès, avant d'entreprendre des mouvements de contestation de grande envergure, y compris une grève générale et le blocage des accès menant aux usines du Groupe chimique tunisien. Le gouvernement a adopté le 29 juin 2017 un programme dans ce sens au cours d'un conseil ministériel consacré à l'examen des moyens permettant l'élimination de la pollution marine à Gabès, occasionnée par le pohophogypse que rejettent les usines chimiques de Gabès, dans la mer, depuis la création de ces usines en 1975, sous formes de boues noires et à des moyennes quotidiennes terribles, ce qui a causé de graves préjudices aux écosystèmes et aux richesses en poissons du golfe de Gabès. Les détails de ce programme ont été annoncés dans un communiqué dont nous avons reçu une copie. Le problème est certes grave, mais le gouvernement a choisi d'appliquer un programme d'élimination progressive de cette pollution marine, dont les premiers résultats concrets ne seront palpables que dans trois à quatre ans et ce à travers le démantèlement des unités de production qui rejettent le phosphogypse en mer et leur remplacement par de nouvelles unités de production respectueuses de l'environnement , dans un site devant être choisi, dans le gouvernorat de Gabès, sur la base du respect total des exigences environnementales et de l'adhésion des citoyens. S'agissant du calendrier, le programme doit démarrer immédiatement par la réalisation des études géologiques et sociales pour le choix des sites sur lesquels pourront être installées les nouvelles unités de production respectueuses de l'environnement, et ce avant la fin de décembre 2017. Cette étape sera suivie par une autre étape de deux ans consacrée à la réalisation des études techniques et environnementales et l'élaboration des appels d'offre et des contrats de réalisation, au terme de laquelle sera installée la première usine non polluante, ce qui permettra de réduire les quantités de phosphogypse rejetées en mer. Puis le programme sera poursuivie, en deux ans, par l'installation des autres unités de production respectueuses de l'environnement qui, une fois construites et entrées en service, mettront fin définitivement au rejet du phosphogypse dans la mer .