Le projet de gestion durable des déchets municipaux permettra de réaliser une extension de la décharge contrôlée de Jebel Chakir, de fermer et réparer les grandes décharges sauvages et d'extraire les gaz dans les décharges contrôlées. Un appui technique et institutionnel est prévu. Il faut dire, comme l'a indiqué M. Nadhir Hamada ministre de l'Environnement et du Développement durable, que la Tunisie se donne des objectifs ambitieux. Le traitement des déchets ménagers dans des décharges contrôlées ne dépasse pas les 50% actuellement. Ce taux devra passer à 90% à la fin de 2009. Pour atteindre pareils objectifs il faudra consolider le système de gestion des déchets et renforcer l'infrastructure de base. Les pouvoirs publics ont programmé la réalisation de quatorze décharges contrôlées et de près de soixante centres de transfert dans les gouvernorats du Grand Tunis, Bizerte, Nabeul, Sousse, Monastir, Kairouan, Gabès, Sfax, Médenine, Djerba, Mahdia, Tozeur et Zaghouan. L'enveloppe consacrée à ce projet est de 100 millions de dinars.
Une deuxième décharge contrôlée dans le Grand Tunis L'année en cours a vu l'achèvement des travaux de huit décharges contrôlées et de 20 centres de transfert. L'exploitation des décharges contrôlées de Bizerte, Gabès et Djerba ainsi que de leurs centres de transfert a déjà commencé. La réalisation de la décharge contrôlée de Nabeul se poursuit. On prévoit le démarrage, l'année prochaine, de l'exploitation des décharges contrôlées et leurs centres de transfert, de Sousse, Monastir, Sfax et Médenine. La réalisation d'une deuxième décharge contrôlée dans le Grand Tunis ainsi que de douze centres de transfert est programmée. Elle permettra d'atténuer la pression sur la décharge actuelle de Borj Chakir. Parallèlement a été programmée la réalisation de trois décharges contrôlées à Mahdia, Zaghouan et Tozeur avant la fin de 2009. D'autres décharges contrôlées dans les gouvernorats de Gafsa, Sidi Bouzid et Kasserine sont prévues avant la fin du onzième plan. Ces réalisations permettront de traiter les déchets ménagers estimés à environ deux millions de tonnes par an. Environ 89 décharges sauvages vont être réparées ou fermées. Sept grandes décharges vont être mises à niveau dans le cadre de ce projet financé par la Banque mondiale. Elles concernent les municipalités de Bizerte, Nabeul, Hammamet, Sousse, Hammam - Sousse, Monastir et Djerba. Cette action nécessitera une enveloppe de dix millions de dinars.
Eliminer les points noirs Dans certaines municipalités la situation nécessite une intervention énergique pour mettre fin à certaines défaillances et éliminer les points noirs. Des actions ont été entreprises pour améliorer l'état de certaines décharges municipales avec un coût de 550 mille dinars. Pour lutter contre le jet anarchique des déchets, surtout ceux en plastique, les efforts des municipalités sont appuyés par une enveloppe de 12,5 millions de dinars dans le cadre du système « Ecolef ». Ce système a permis de collecter 13 mille tonnes de déchets en plastique durant les neuf premiers mois de l'année 2007, contre 1178 tonnes en 2001. On prévoit d'atteindre 15 mille tonnes à la fin de l'année. Des campagnes de propreté ont été engagées dans les entrées des villes et les artères stratégiques pour une enveloppe d'un million de dinars. Tout un réseau de petites entreprises de collecte des déchets a été créé. Il englobe 304 entreprises. De même « Ecolef » a permis d'initier des activités parallèles de valorisation et de recyclage par la création de 570 entreprises générant 15 mille emplois. Pour les déchets industriels, une unité centrale de traitement est en cours de réalisation à Jradou avec une capacité de l'ordre de 90 mille tonnes par an. Elle sera renforcée par trois centres de transfert à Bizerte, Sfax et Gabès avec des fonds estimés à environ 35 millions de dinars. Cette réalisation permettra de mettre fin au jet anarchique des matières usées dans les unités industrielles. D'autres systèmes sont en train d'être mis en place concernant les déchets des hôpitaux et les polluants organiques PCB. Ces deux systèmes sont à l'étape de l'étude grâce à un don de 6 millions de dinars accordé par le Fonds Mondial de l'Environnement. Il faut ajouter d'autres systèmes intéressant la gestion des déchets des démolitions et de la construction, les déchets électroniques, etc... Tous ces systèmes permettent de créer une dynamique économique en stimulant l'investissement dans des créneaux prometteurs. Une dynamique sociale s'ensuivra au profit des diplômés du supérieur appelés à monter des projets dans ce secteur. Pour réussir pareilles initiatives, il faudra faire de l'approche participative une règle de conduite généralisée.