Avec trois films entre fiction et documentaire, la Délégation Wallonie-Bruxelles participe pleinement aux JCC 2017. Par ailleurs, c'est le réalisateur belge Thierry Richard qui sera le président du jury documentaires.... Pour cette édition des Journées cinématographiques de Carthage, la Délégation Wallonie-Bruxelles affiche une participation qualitativement relevée. En effet, seulement trois films sont au programme mais il s'agit non seulement d'oeuvres récentes mais aussi de films qui charrient une forte relation à l'actualité. De plus, ces trois oeuvres nous renseignent aussi bien sur les engagements des cinéastes belges contemporains que sur la grande diversité de ce pays. Une grande profondeur humaine Deux longs métrages, l'un documentaire, l'autre de fiction ainsi qu'un court métrage documentaire constituent la participation wallone à ces JCC 2017. Commençons par le court métrage qui s'intitule "Ma fille Nora" et qui est réalisé par Jasna Krajinovic. Dans ce film, la réalisatrice dépeint les attentes d'une mère dont la fille de 18 ans s'est engagée dans le conflit syrien. Alors que sa fille est allée combattre sur un front improbable, la mère se morfond et attend à Bruxelles. En seize minutes poignantes, la réalisatrice prend toute la mesure du drame humain qui se noue. Dans le long métrage documentaire "L'intégration Inchallah", le réalisateur Päblo Munoz Gomez raconte le parcours des candidats de plusieurs pays à la fin de l'intégration en Belgique. Il s'agit d'un véritable parcours du combattant avec de nombreuses obligations qui attendent les candidats à l'intégration. Une touche d'humour et de tendresse fait la texture humaine de ce film qui raconte sans complexes un processus qui constitue une véritable épreuve et un passage obligé pour aspirer aux lendemains qui chanteront. Des oeuvres fortes et actuelles Dans le long métrage de fiction "Insyriated", le réalisateur Philippe van Leeuw raconte les jours et les nuits d'une famille de Damas qui, à cause de la terreur des combats, ne sort plus de chez elle. C'est cet enfermement que filme le cinéaste qui parvient lui aussi à tirer des images fortes d'un autre drame lié à la guerre et aux violences. Dans une maison transformée en blockhaus, c'est le quotidien d'une famille qui défile sous les yeux du spectateur. Prouesse technique, cette oeuvre à huis-clos est aussi une métaphore de l'absurdité de toutes les guerres. Enfin, le réalisateur belge Thierry Michel sera présent aux JCC en tant que président du jury des documentaires. Sa longue expérience de documentaliste au Brésil, au Maghreb et en Afrique noire lui permettra certainement de poser un regard serein sur les oeuvres en compétition. Une belle participation, condensée mais riche, qui renseigne sur les dynamiques entre la Tunisie et la Wallonie-Bruxelles dans le domaine de la coopération culturelle.