Personne ne peut contester que plusieurs régions aient été laissées pour compte, sous les régimes des anciens présidents, Habib Bourguiba et Ben Ali et ce sera, aussi, le cas pour d'autres régions, avec Béji Caïd Essebsi, comme président de la République et Youssef Chahed en tant que chef du gouvernement. Mais de là à attiser le régionalisme et la division, cela ne fait partie d'aucune logique, même au nom de l'appartenance à ces régions et à la volonté de les aider à sortir de la marginalisation et de l'exclusion Dans ce sens, on ne peut contester l'honnêteté de la présidente de l'Union Tunisienne de l'Industrie, du Commerce et de l'Artisanat (UTICA),Wided Bouchamaoui, qui a considéré mardi que le gouvernorat de Tataouine n'a pas eu sa part de développement malgré les richesses, les ressources naturelles et le patrimoine historique dont il dispose. Elle n'a fait que rappeler une réalité, mais une réalité amère qui peut attiser les ressentiments et exacerber la tension. Présidant le 8ème Congrès de l'Union régionale de l'Industrie, du Commerce et de l'Artisanat de Tataouine, tenu sur le thème «L'investissement privé, levier du développement régional et de la prospérité de l'entreprise», elle a appelé «à mieux faire connaitre les atouts de ce gouvernorat», invitant les originaires de la région résidents à l'étranger à y investir. Elle a, par ailleurs, considéré que «les mesures fiscales inscrites dans la Loi de Finances 2018, l'instabilité de la fiscalité, les tensions sociales, la liberté de la grève sont autant de facteurs qui impactent négativement l'entreprise et l'investissement», plaidant pour «l'application de la loi, la préservation des acquis et la promotion de l'image de la Tunisie auprès des investisseurs internationaux». La présidente de l'UTICA a également fait remarquer que «le commerce parallèle contribue à l'inégalité fiscale, et qu'il faut intensifier les efforts de lutte contre ce phénomène», incitant les structures régionales de l'Union à trouver les solutions susceptibles de préserver le tissu entrepreneurial et à soutenir les investisseurs implantés dans la région. Bouchamaoui a aussi estimé nécessaire de tenir l'UTICA loin des tractations politiques, rappelant la vision avancée par l'Union pour relancer l'économie et développer les régions et les secteurs. Elle a, en outre, souligné que l'organisation patronale envisage la construction des sièges des Unions régionales et que les travaux de construction de celui de l'Union régionale de Tataouine démarrera, une fois le problème foncier résolu. Le discours tenu par Mme Bouchamaoui a pour objectif d'inciter les citoyens de cette région à être maîtres de leur destin, mais certaines personnes pourraient bien mal interpréter ses propos et chercheraient à saisir l'opportunité pour faire de Tataouine une région martyre ayant droit à plus de privilèges, actuellement, que beaucoup d'autres. Trop de gens jouent, actuellement, sur les sentiments régionalistes, tribalistes et des arouchs, pour semer la discorde, dans le pays, comme c'est le cas avec l'ancien président par intérim de la République, Mohamed Moncef Marzouki et ses auxiliaires qui, par leurs critiques négationnistes, ne cherchent que le retour au pouvoir. Jusqu'à maintenant, la Tunisie n'a trouvé aucun leader politique pour rassembler et mobiliser pour le bien du pays, alors que l'avenir dépend de la capacité des Tunisiens à unir leurs efforts pour sortir de la crise économique et sociale latente qui risque de perdurer et d'aggraver.