La Tunisie, récemment, classée par 28 ministres des Finances européens comme paradis fiscal, à l'instar de Panama et des Emirats-Arabes Unis. Techniquement, pour tout programme de coopération, les organes financiers et la Banque Européenne d'Investissements (BEI), doivent cesser toute coopération financière avec la Tunisie. Même constat pour la Commission européenne. Ce sont les lois qui dictent les retombées d'un tel classement. Mais, au niveau politique, le programme de coopération entre la Tunisie et l'Union Européenne, est maintenu et il n'y aurai aucune incidence. C'est du moins ce que Patrice Bergamini, ambassadeur de l'Union Européenne en Tunisie a affirmé. La BEI vient de le confirmer. Pour l'exercice 2018, le bras financier de l'Union Européenne va mobiliser 500 millions d'euros (l'équivalent d'au moins 1,46 milliards de dinars). Un pactole dédié au financement des investissements en Tunisie. À l'horizon de 2020, la BEI s'engage pour investir 2,5 milliards d'euros en Tunisie. Autre organe financier européen, comme le confirment, également, les assurances de Patrice Bergamini, la Banque Européenne pour la Reconstruction et Le Développement (BERD) vient d'annoncer l'octroi d'un prêt de 160 millions d'euros pour le compte de la Société nationale des chemins de fer tunisiens (SNCFT). D'après le communiqué de la BERD, «ce financement permettra de moderniser et de réaligner la ligne existante entre Tunis et Kasserine, d'améliorer les liaisons entre les deux villes et à favoriser les flux de marchandises, de services et de personnes via le réseau ferroviaire, ce ci contribuera à une meilleure intégration des gouvernorats du nord-ouest et du centre-ouest de la Tunisie avec la capitale Tunis». Mieux encore, la BERD vient d'accorder un financement de 50 millions d'euros (au moins 146 millions de dinars), en faveur de la Banque de Tunisie (BT), sous forme de ligne de crédit pour le financement des TPME et les PME tunisiennes. Les bonnes nouvelles tombent encore, avec l'annonce par l'Union Européenne du décaissement d'un don de 25 millions d'euros dans le cadre de sa politique de voisinage. Un montant qui sera dédié à la modernisation de l'administration publique. C'est une première tranche de ce programme d'appui budgétaire. Un programme déjà signé en septembre 2017 entre Johannes Hahn, Commissaire au voisinage, et Khémaies Jhinaoui, ministre des Affaires étrangères. Promotion des marchés financiers locaux et des opérations en monnaie locale en Tunisie Dans un communiqué rendu public, la BERD annonce son soutien de la nouvelle modélisation de la courbe des taux des emprunts d'Etat en Tunisie, élément essentiel pour le développement des marchés financiers en dinar tunisien. La nouvelle courbe a été présentée aujourd'hui à Tunis aux principales parties prenantes, parmi lesquelles les représentants du gouvernement, les banques, les Spécialistes en Valeurs du Trésor, des courtiers et des experts juridiques et comptables. À compter du 1er janvier 2018, les acteurs du marché tunisien commenceront à comptabiliser une partie de leurs portefeuilles à la juste valeur. Cette évolution majeure place le marché en conformité avec les normes internationales. La BERD a soutenu le ministère des Finances, la Banque Centrale de Tunisie, le Conseil du Marché Financier et Tunisie Clearing dans l'élaboration d'un modèle de courbe de rendement dynamique et fondé sur des données reflétant l'activité du marché. Cette initiative viendra la croissance et la liquidité du marché des obligations d'Etat et servira par conséquent de référence pour l'évaluation des instruments obligataires publics et privés libellés en dinar tunisien.