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Bibliothèques sonores: un concept à l'écoute des aveugles et des malvoyants
Publié dans Le Temps le 23 - 12 - 2017

Il en existe plus d'une centaine dans toute la France. Les « bibliothèques sonores » proposent des dizaines de milliers de livres audio enregistrés par des « donneurs de voix » et mis gratuitement à disposition des personnes aveugles, malvoyantes ou empêchées de lire par un handicap attesté médicalement. A Paris, une équipe de bénévoles travaille au quotidien à l'enregistrement des ouvrages, à leur référencement et à leur acheminement jusqu'aux bénéficiaires.
Sur les étagères de la Bibliothèque Sonore de Paris (BSP), ce ne sont pas des livres mais des CD qui sont alignés et classés par auteur. Ils ont été enregistrés par quatre-vingts « donneurs de voix » bénévoles. « De véritables artistes », affirme Pascal Carrette, président de l'établissement parisien, qui souligne la qualité et la sensibilité de « ces voix humaines, incomparables à la synthèse vocale ».
Le concept de bibliothèque sonore à destination des aveugles et des malvoyants est né en 1972, date de la création de l'Association des donneurs de voix. En France, près de 1,7 million de personnes sont atteintes d'un trouble de la vision, selon la dernière enquête HID (Handicaps Incapacités Dépendance). Si la déficience visuelle ou physique peut parfois mener à l'isolement, ce système tente de « redonner l'accès à la culture et à l'information aux personnes empêchées de lire », affirme le président de l'association.
114 établissements, 150 000 ouvrages
Au total, il existe 114 établissements en France, qui proposent plus de 150 000 livres sonores à 15 000 personnes n'ayant pas une vision suffisante pour lire, inscrits sur présentation d'un certificat médical. Les livres sont mis à disposition gratuitement et tous les donneurs de voix sont bénévoles.
« C'est nous qui choisissons les livres ; on lit beaucoup mieux ce qu'on aime bien », témoigne Christian Buret, donneur de voix depuis quatre ans. Ce professeur retraité et comédien amateur, qui apprécie tout particulièrement les auteurs Julien Gracq et Patrick Modiano, se plaît également à enregistrer des romans policiers. Après avoir vérifié que le livre n'est pas déjà présent dans le serveur national, Christian Buret enregistre les livres chez lui, à l'aide d'un simple micro et d'un logiciel d'enregistrement gratuit. Les donneurs de voix sont tenus de suivre une charte de qualité établie par l'association, qui sélectionne scrupuleusement les candidats. « Lire un livre peut s'avérer beaucoup plus complexe qu'il n'y paraît », justifie Pascal Carrette.
Un travail minutieux et chronophage
« L'enregistrement ne prend pas si longtemps que ça. Mais ensuite, il y a tout le travail de correction : on enlève tous les bruits de bouche, toutes les petites scories qui gênent l'écoute, on ajoute des silences... Au final, le temps de correction est environ du double du temps d'enregistrement », explique Christian Buret. Pour Journal d'un curé de campagne, de Georges Bernanos (Plon, 1936, 254p.), enregistré dernièrement par M. Buret, il faut compter neuf heures et dix minutes d'écoute, et au moins le double de correction.
Exemptée de droits d'auteurs, la BSP ajoute 30 à 40 nouveaux titres chaque mois à sa bibliothèque, ainsi que des revues et des magazines. L'accès aux livres sonores est possible en téléchargement, mais beaucoup d'échanges se font encore par voie postale, notamment pour les bénéficiaires les plus âgés.
« Les livres viennent à vous »
Leur nombre a triplé en 7 ans, et 700 personnes reçoivent régulièrement des livres. « La plupart ne pouvant pas se déplacer, ce sont les livres qui viennent à eux », révèle M. Carrette. L'envoi s'effectue via des pochettes postales dotées d'une carte comportant d'un côté, l'adresse du bénéficiaire, de l'autre, celle de la bibliothèque. Il suffit aux lecteurs de retourner la carte pour renvoyer les livres. « On envoie à chaque fois trente-cinq heures de lecture, et la personne peut le garder cinq semaines », indique Danièle Carrette, responsable des relations avec les audio lecteurs. L'association bénéficiant d'une franchise postale - elle est reconnue d'utilité publique depuis 1977 -, les envois et les retours sont gratuits.
Depuis quelques années, l'association développe également son action à destination des enfants dyslexiques, en enregistrant de nombreux livres jeunesse et de la littérature scolaire. « L'enfant écoute un livre, et lit en même temps ce qu'il écoute, en se corrigeant lui-même. Cela lui permet de travailler seul et c'est un avantage, mais surtout un soulagement pour les familles », atteste Pascal Carrette.
Lire avec les oreilles
Claude Ferron, lecteur assidu depuis sa jeunesse, est aujourd'hui victime de dégénérescence maculaire. A 86 ans, cet homme passionné de lecture lit « deux heures chaque jour ». « Je pourrais dire " écouter ", mais pour moi c'est vraiment lire, j'emploie ce terme sans y penser vraiment », explique-t-il. A l'aide d'un lecteur de livre audio composé de quelques boutons simples au fonctionnement intuitif et ludique, M. Ferron peut « revenir en arrière, ralentir la lecture, l'accélérer, et même transformer une hauteur de voix ! », sourit-il.
« Pour moi la bibliothèque sonore est un partenaire essentiel »,témoigne Claude Ferron qui ajoute qu'il se crée souvent « une sorte d'empathie avec la voix, qui donne envie de connaître la personne qui lit ». Un souhait difficile à exaucer : pour le moment, tout comme le don du sang, les dons de voix sont anonymes.


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