Le Temps-Agences - L'Iran s'est félicité mardi de la publication d'un rapport du renseignement américain estimant qu'il avait suspendu son programme militaire nucléaire et a jugé que la communauté internationale devait accepter les droits de la nation iranienne. "L'Amérique et ses alliés doivent accepter les droits de la nation iranienne. Et il n'y a pas d'autres voies", a déclaré le président iranien Mahmoud Ahmadinejad, cité par l'agence IRNA, sans mentionner explicitement le rapport. "Certaines puissances exercent illégalement des pressions par des mesures contre l'Iran. Si elles ne changent pas de comportement, alors l'Iran optera pour une autre voie" dans sa collaboration avec l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA), a-t-il prévenu. De son côté, le ministre des Affaires étrangères Manouchehr Mottaki, s'est réjoui que "des pays qui avaient des questions sur le dossier (nucléaire) iranien, quelles qu'aient été leurs motivations, corrigent leurs points de vue". Pour son porte-parole, Mohammad Ali Hosseini la "conséquence légale de ce rapport est que le renvoi du dossier iranien au Conseil de sécurité (des Nations unies en 2006) était illégal". Le renseignement américain a affirmé que l'Iran aurait suspendu ses projets nucléaires militaires en 2003, alors qu'une précédente estimation remontant à 2005 faisait état de la détermination de Téhéran à mettre au point une bombe atomique. Le rapport du renseignement américain recommande de maintenir les pressions afin de convaincre l'Iran de poursuivre sa suspension d'un programme nucléaire militaire. Mais il pourrait compliquer la tâche du camp occidental face aux réticences de la Russie et de la Chine d'accentuer les sanctions contre Téhéran. Le président américain George W. Bush a maintenu hier qu'il y avait un "danger" nucléaire iranien et l'option d'un recours à la force, estimant que la "meilleure diplomatie" est celle où "toutes les options sont sur la table". La France a affirmé qu'il fallait "continuer à maintenir la pression sur l'Iran", en poursuivant "la préparation d'une résolution contraignante". Londres s'est affiché sur la même ligne, jugeant que "le risque que l'Iran se dote de l'arme nucléaire reste un problème très grave". Côté chinois en revanche, le chef de la diplomatie Yang Jiechi a réaffirmé la volonté de Pékin de trouver une solution diplomatique, lors d'une conversation avec son homologue américaine Condoleezza Rice. A Moscou, le président Vladimir Poutine s'est contenté d'espérer que "tous les programmes nucléaires iraniens" seraient "ouverts et transparents et se développeraient sous le contrôle" de l'AIEA. Seul Israël, ennemi juré de l'Iran, s'est inscrit en faux contre le rapport. "L'Iran continue probablement son programme de fabrication de la bombe nucléaire", a dit le ministre israélien de la Défense Ehud Barak, alors que son Premier ministre Ehud Olmert a souligné qu'Israël poursuivrait ses efforts avec les Etats-Unis "pour empêcher l'Iran d'accéder à des armes non-conventionnelles".