La séparation entre le religieux et la politique devrait être un principe à respecter par tout le monde, mais les islamistes n'en démordent pas et veulent continuer à se positionner dans tous les rouages de l'Etat et du pouvoir, afin d'accomplir leurs desseins obscurantistes et asservir davantage le peuple tunisien. Malgré les promesses et les déclarations tapageuses, il est clair que les pseudo-islamistes qui font le commerce de la religion n'en démordent pas et qu'ils ne ratent aucune occasion pour chercher « à se placer » dans les rouages du pouvoir. Sinon, comment expliquer que des Imams osent se présenter à des élections municipales, surtout avec tous les moyens dont ils disposent pour imposer leur diktat et convaincre les pauvres citoyens à les élire. Nabil Baffoun, membre de l'Instance Supérieure Indépendante pour les Elections (ISIE) a sonné la sonnette d'alarme et appelé expressément, dimanche, l'administration tunisienne à adresser une note aux candidats qui occupent des postes influents pour ne pas exercer de pression sur les électeurs citant, notamment, les présidents des délégations spéciales, les Imams et les directeurs généraux des institutions publiques, de manière à garantir une atmosphère de compétitivité et d'assurer l'égalité des chances entre les différents candidats, a indiqué, dimanche. Mais, cela n'a pas impressionné les Imams qui ont fait la sourde oreille et participé à des listes de candidats, alors que, pourtant, selon Baffounla neutralité exige un traitement objectif et impartial de toutes les candidatures, conformément aux dispositions de l'article 6 de la Constitution qui stipule que " l'Etat assure la neutralité des mosquées et des lieux de culte de l'exploitation partisane". Face aux manigances des pseudo-religieux dont certains méfaits continuent à être ignorés, le ministre des Affaires religieuses, Ahmed Adhoum, a réagi avec modération et a annoncé, lundi, la suspension temporaire récemment des activités de 24 Imams-prédicateurs qui se sont porté candidats aux prochaines élections municipales. "Ces imams-prédicateurs reprendront leurs activités juste après les élections prévues le 6 mai 2018 ", a-t-il précisé lors d'une conférence des cadres religieux organisée à Tataouine. Et on se demande comment accepter, encore, que ces prédicateurs exercent alors qu'ils ont démontré qu'ils ne peuvent pas être impartiaux ? "Cette décision vise à consacrer le principe de neutralité prévu par le texte de la Constitution et à tenir ces imams loin de toute forme de tiraillements ou de politisation ", a-t-il encore expliqué. Le ministre des Affaires religieuse a tenu à faire croire que les imams-prédicateurs peuvent aborder des questions politiques, économiques et sociales sans pour autant qu'elles soient instrumentalisées à des fins partisanes et électoralistes, bien que leur candidature prouve qu'ils n'ont fait qu'instrumentaliser la religion pour en faire un outil pour leurs ambitions politiques. La transgression de la loi et des règlements est devenue monnaie courante, en raison du sentiment d'une certaine impunité et il faut que cela cesse, un de ces jours, afin de rétablir la souveraineté de l'Etat.