Le ministre cherche à donner le change, mais il est certain que ses souhaits ne sont prêts à devenir réalité, parce que le ver est dans le fruit et que tout l'Etat n'est pas parvenu de remettre au pas tous les cheikhs, devenus Imams, de la mouvance islamiste rampante qui a envoyé nos enfants pour des missions commandés dans les zones de tension où ils tuent des Musulmans plus convaincus qu'eux. Reconnaissant son impuissance et celle de l'Etat face à la mouvance islamiste, le ministre des Affaires religieuses, Ahmed Adhoum, a demandé de veiller à la nécessité d'assurer la neutralité des mosquées lors des élections municipales "par respect de la Charia et de la constitution", lors de la conférence nationale périodique des directeurs régionaux, rapporte le ministère de tutelle dans un communiqué. Pourtant, n'est-ce pas son rôle de le faire ? "Les directeurs régionaux, les prédicateurs et les cades religieux sont au premier rang dans la défense du pays contre les idées intruses et le terrorisme et il importe de multiplier les activités religieuses lors du mois saint de Ramadan tout en les associant aux préoccupations du citoyen auquel on doit inculquer le devoir du travail et les valeurs islamiques", ajoute le communiqué citant le ministre. Le ministre n'a pas pu défendre cette cause. Face à pas moins de 24 imams, si ce n'est pas plus, qui ont présenté leur candidature aux élections municipales et qui ne sont pas, à première vue, concernés par la séparation entre le religieux et le politique, il n'a pu que décider de les suspendre, provisoirement, ce qui représente une aberration, avec des imams qui jouent la politique à visage découvert. Ces imams ont empoisonné les cerveaux de leurs fidèles en leur inculquant des idées destructrices pour la démocratie, surtout que le ver est dans le fruit et que les politiciens de tous bords ont démontré qu'ils ne sont préoccupés que par leur intérêt personnel. Adhoum aurait pu faire prévaloir la primauté de la loi et sévir contre les imams qui ont fait-fi de leur devoir religieux et de leur mission hautement prestigieuse, pour s'aligner sur des concepts religieux éculés et qui ne servent que les intérêts de certaines parties qui sont loin de respecter cette noble religion. Pourtant, Adhoum a toutes les prérogatives pour dénoncer ces imams qui ne le sont plus, mais, il n'a fait que les suspendre pour la durée des élections, ce qui peut être considéré comme une connivence avec ces mercenaires de la religion. Le ministre a souligné, d'autre part, la nécessité d'intensifier les leçons de prédication aux candidats au pèlerinage "afin de garantir les meilleures conditions de succès" au rite religieux, alors qu'il sait, sans aucune équivoque que ce n'est pas lui le décideur et qu'on va lui imposer les accompagnateurs des pèlerins. Ces derniers auront, certainement, tout le temps pour empoisonner les cerveaux des futurs Hajs en toute impunité. Les directeurs régionaux ont d'autres préoccupations quotidiennes, surtout qu'ils sont laissés à leur propre sort. Ils ont soulevé de leur côté des problèmes portant sur les moyens de combler les vacances des postes de fonction dans les mosquées, de trouver des solutions au coût des factures d'électricité et d'eau dans les lieux de culte, de moderniser l'enseignement coranique, d'intensifier la formation et la gestion de la saison du pèlerinage et d'améliorer la logistique. Comme l'a dit mon collègue Khaled Guezmir, l'hégémonisme des Etats dans l'Etat fait que le gouvernement est en panne sèche et, pour les dirigeants politiques actuels, il est nécessaire de redorer le blason de ce pays, même si nous sommes obligés de perdre, encore, une année ou même plus, pour remettre les choses en ordre.