• Le texte ''Anta al ana ghairouka'' (Tu es maintenant un autre) qui se trouve dans son nouveau livre ''Atharou el Faracha'' (Trace du papillon) exprime sa douleur face à la réalité palestinienne d'aujourd'hui et à la situation de conflit, assimilée à la guerre civile. Tunis-TAP - Le grand poète palestinien Mahmoud Derouiche se trouve actuellement à Tunis, à l'occasion de la 13ème session des Journées Théâtrales de Carthage (JTC) qui ont choisi de l'honorer à travers le slogan ''la volonté de vivre, de Chebbi à Derouiche'' et la tenue d'un récital de poésie hier soir au théâtre municipal de Tunis. Dans un entretien exclusif avec l'Agence Tunis-Afrique-Presse(TAP) hier matin, Mahmoud Derouiche s'est declaré agréablement surpris par l'annonce de la décision du Président Zine El Abidine Ben Ali de lui attribuer le prix 7 novembre de la création, soulignant que ce prix représente un témoignage de la profondeur des relations qui lient les deux peuples tunisien et palestinien et constitue un message de solidarité avec le peuple palestinien et d'estime de la part du peuple tunisien représenté par le Chef de l'Etat pour la création littéraire palestinienne. Le poète a exprimé ses remerciements et sa gratitude au Président Zine El Abidine Ben Ali pour ce noble geste, souhaitant à la Tunisie davantage de progrès et de prospérité. Mahmoud Derouiche dédie ce prix aux poètes et écrivains palestiniens tant ''il traduit le sentiment de fidélité qui prévaut entre les Tunisiens et les Palestiniens''. A propos de l'hommage qui lui rendent les journées théâtrales de Carthage, il a estimé que la simple invitation à ce prestigieux festival est en soi un hommage, ajoutant que ''la poésie et le théâtre sont comme des jumeaux qui se sont séparés mais que le rapport profond et créatif entre les deux arts demeure solide: La poésie chante le théâtre et le théâtre chante la poésie''. Dans ce contexte il a salué les efforts déployés par les responsables du théâtre en Tunisie pour consolider la relation entre le théâtre et la poésie, à l'instar de ce qui se passe au cours de la session actuelle des JTC. Il a également exprimé sa fierté de voir son nom inscrit aux côtés du grand poète tunisien Aboul Kacem Chebbi, à travers le slogan de cette session, mettant en exergue l'apport indéniable de Chebbi dans le développement de la poésie arabe moderne. Concernant la pièce de théâtre ''Fresque'' qui sera présentée, demain soir, à la clôture des JTC, Mahmoud Derouiche a fait remarqué qu'un groupe d'hommes de théâtre palestinien ont transformé son poème, du même titre, en une dramaturgie épique traitant d'une question existentialiste et éternelle portant sur la vie et la mort. Par ailleurs le poète palestinien a avoué qu'il ne compte pas s'engager dans l'aventure de l'écriture pour le théâtre de peur d'échouer, notant cependant ''mes textes poétiques comportent une matière valable pour la dramaturgie selon des hommes de théâtre''. Répondant à une question sur son opinion au sujet de la poésie arabe contemporaine, Mahmoud Derouiche a indiqué que la scène culturelle est riche en la matière et que les expériences, les écoles et les lectures poétiques sont légion''. Il a ajouté que l'élément positif dans tout cela est l'angoisse dans la recherche de choix différents, précisant que cette angoisse est à la base de la poésie, de la création et de l'exprimentation. A propos de ses nouveautés éditoriales, Mahmoud Derouiche a annoncé qu'il vient de publier un livre intitulé ''Atharou el Faracha'' (Trace du papillon), comportant 150 textes en prose et des courts poèmes écrits entre l'été 2006 et l'été 2007. Il a fait observer que le texte ''Anta al ana ghairouka'' (tu es maintenant un autre) qui se trouve dans ce livre exprime sa douleur face à la réalité palestinienne d'aujourd'hui et à la situation de conflit, assimilée à la guerre civile, soulignant que cette situation convient uniquement aux intérêts de l'occupation. Il a souhaité que les choses retournent à la normale et que l'unité palestinienne soit préservée. Mahmoud Derouiche est né en 1942 en Palestine. Très jeune, il a quitté son pays en 1948 pour se réfugier au Liban avant de revenir en Palestine clandestinement pour y poursuivre ses études primaires et secondaires. Il a connu les prisons de l'occupant à plusieurs reprises entre 1961 et 1972 pour ses ses écrits et ses activités politiques. Il a résidé au Liban, en Egypte, en Tunisie et à Paris avant de regagner sa patrie. A son actif plusieurs recueils de poèmes et écrits divers.