Les mûres, ces fruits du terroir sont aujourd'hui vendus sur les trottoirs dans des conditions de transport et de stockage déplorables. Au milieu d'une poussière étouffante, ils sont vendus à des prix exorbitants en plus. Un kilogramme de mûres coûte entre 4 et 5 dinars, la variété et la couleur importe peu. La saison des mûres s'étend d'avril à fin mai. Déjà, les étals de nos marchés abondent de ces fruits mais à des prix excessifs. Lors de notre tourbées des marchés, nous avons demandé des explications aux commerçants et aux marchands de ces fruits. Ces derniers imputent cette hausse à l'offre encore limitée et à la forte demande. Même si la récolte vient seulement de commencer, on peut d'ores et déjà affirmer que les mûres sont très chères cette année. Les dernières intempéries qui ont sévi ont eu raison des espoirs des paysans qui pensaient tirer de substantiels bénéfices de la récolte des mûres qui s'annonçait des plus prometteuses à la floraison de leurs arbres. Même si le nombre de mûriers est réduit ces dernières années, les arbres, encore debout, arrivent habituellement à satisfaire la consommation locale en fruits pendant au moins un mois. Ce qui ne sera, malheureusement, pas le cas cette année. Les prix qui semblent exagérés ne sont en réalité que la conséquence de la faiblesse de l'offre par rapport à la demande. « A part les mûres, tous les fruits sont « chers cette année », affirme un commerçant. Parmi les raisons évoquées par les commerçants pour expliquer cette cherté figurent « la grêle tombée au mois d'avril qui a causé énormément de dégâts sur les récoltes » et l'insuffisance de la demande nationale. Au Cap Bon, le mûrier est cultivé dans plusieurs endroits. Il suffit de sillonner les vergers de Nabeul, Beni Khiar, Dar Chaabane et Hammamet pour voir ces arbres robustes pleins de fruits. Cet arbre il en pousse un peu partout. Il n'est pas rare au début de l'été d'y voir perchés les enfants qui se gavent de ses fruits. Certains commerçants en herbe en font leur petite source d'argent de poche. Mais elle reste très éphémère, puisque le fruit, une fois cueilli, ne se conserve pas plus d'un jour. La mûre est utilisée depuis des millénaires par la médecine chinoise traditionnelle contre l'anxiété, le stress et la fatigue chronique.. Elle abaisserait même la glycémie. Le mûrier est facile à cultiver car on peut le mettre un peu partout : autour des champs, sur le bord des chemins, dans les cours...Les feuilles, l'écorce ainsi que les fruits sont les parties les plus utilisées en médecine traditionnelle. Les feuilles sont hypoglycémiantes : elles font baisser le taux de sucre dans le sang, surtout lorsqu'elles sont associées aux feuilles d'olivier, aux cosses de haricot et au fenugrec, qui sont des antidiabétiques actifs. Les feuilles agissent aussi contre les inflammations et facilitent l'expectoration des matières muqueuses qui encombrent les voies respiratoires. La posologie conseillée consiste en une infusion de feuilles séchées à raison d'une cuillère à soupe pour une tasse d'eau. A prendre 2 à 3 fois par jour. En bain de bouche et en gargarisme, elles soignent l'angine, la gingivite, la glossite, la pharyngite, la laryngite, les névralgies dentaires. L'écorce du mûrier a des propriétés astringentes ; elle resserre les tissus, assèche les écoulements et soigne les blessures en facilitant leur cicatrisation