Nabeul, Béni Khiar et Dar Chaabane. Des coins qui ont bon cap dans le Cap Bon. Des noms où prospère la culture du mûrier plus connue sous le nom de « Toutt ». La saison des Mûres (fruits des Mûriers) s'étend de fin Mai à fin Juin. Déjà, les étals de nos marchés abondent de ces fruits mais à des prix excessifs (2à 2,5 dinars le kg). Le mûrier blanc est un arbre pouvant atteindre 10 à 20 mètres de haut, à feuilles caduques, alternes, de forme ovale acuminée. C'est une espèce originaire de Chine, introduite en Tunisie vers le XVe siècle, et largement diffusée depuis dans toutes les régions du pays. Ce mûrier est un arbre rustique qui apprécie une situation ensoleillée, un sol riche, profond et même calcaire. On appelait le mûrier "l'arbre d'or" parce qu'il permettait de nourrir les vers à soie, une source de richesse, mais aussi parce qu'à l'automne, ses feuilles prennent une belle couleur jaune vif, dorée dans les rayons du soleil. Ce fruit a des vertus médicinales diurétiques, expectorantes et régulatrices de la pression sanguine. Il abaisserait même la glycémie. Le mûrier est facile à cultiver car on peut le mettre un peu partout : autour des champs, sur le bord des chemins, dans les cours... Le mûrier pousse bien car il n'a pas besoin de terre très travaillée. On plante les mûriers couramment pour faire de l'ombrage. Le mûrier blanc a très longtemps été cultivé pour l'élevage des vers à soie qui consomment ses feuilles ; l'invention des textiles artificiels a fait disparaître cette pratique dans notre pays. Au Cap Bon, le mûrier est cultivé dans plusieurs endroits. Il suffit de sillonner les vergers de Nabeul, Beni Khiar, Dar Chaabane et Hammamet pour voir ces arbres robustes pleins de fruits. C'est la saison des mûres. Comme des chevelures bien épandues qui refusent l'injure des ciseaux. Les mûriers sont pleins de fruits blancs et noirs encore verts que les mains du producteur refusent de cueillir. Le calibre et l'aspect permettent d'ores et déjà d'affirmer que ces fruits arriveront à maturité. Les dernières pluies d'automne ont été très bénéfiques et assurent déjà les agriculteurs de la région. Ces fruits sont cueillis par des familles une à une chaque jour. D'ailleurs, chaque matin, plusieurs ménagères accompagnées de leurs enfants profitent des après-midi ensoleillés pour aller se ressourcer dans ces vergers et cueillir ce fruit. Ils passent toute la journée à se donner à cette activité rentable. Vers la tombée du soir, la récolte de la journée est mise dans des paniers et emportée vers le marché local. C'est une activité qui procure à son propriétaire de l'argent. Décidément, les agriculteurs essayent par tous les moyens de compresser ces dépenses et surtout la main d'œuvre jugée chère. Mais c'est un fruit qui se vend cher. Le prix d'un kg oscille entre 2 et 2,5 dinars. Mais les consommateurs ne reculent pas pour goûter aux délices de ce fruit asiatique