Les dix dernières soirées du festival de la médina 2018 proposent un répertoire tunisien avec des artistes évoluant dans les registres du patrimoine classique, des arts populaires et des expressions contemporaines. Avec comme cerise sur le gâteau, un récital de Zied Gharsa le 8 juin à la Cité de la Culture... Le rideau tombera le 11 juin prochain sur la trente-sixième édition du Festival de la médina. Le festival est ainsi à mi-chemin et s'apprête à négocier sa dernière ligne droite avec dix soirées musicales mettant en exergue des rtistes tunisiens dans plusieurs genres musicaux. Pour cette édition, le festival aura été un véritable marathon puisque, dès son coup d'envoi le 19 mai dernier, les soirées musicales se sont succédé sans aucune interruption. Le programme était placé pour ces soirées inaugurales sous le signe des élévations spirituelles. En effet, le festival a pris cette année l'allure d'une rencontre des musiques sacrées avec des artistes de plusieurs horizons. Entre les gnaouas du Maroc, la nouvelle Hadhra de Fadhel Jaziri et les Sallatin Ettarab de Syrie, beaucoup de styles différents étaient au rendez-vous et témoignaient de la ferveur du chant sacré en Islam. Bien entendu, comme de coutume, le programme faisait la part belle au malouf et aux artistes tunisiens. C'est ainsi que le public a eu l'occasion de découvrir les chants andalous du Maroc ou le talent grandissant de Syrine Ben Moussa. Deux soirées avaient par ailleurs des saveurs particulières. La première a consisté en une rencontre avec Fathi Zghonda et son orchestre de musique arabe classique. La seconde a scellé les retrouvailles du public avec Mourad Sakli, luthiste et compositeur de retour au festival après une absence d'une vingtaine d'années. En règle générale, le festival maintient ses principales constantes en investissant sur la musique et prioritairement sur les artistes tunisiens, avec la présence d'artistes internationaux. En ce sens, le Maroc a été très présent au début de cette édition qui s'est déployée sur le Théâtre municipal, la Cité de la Culture et les espaces de la médina. Rendez-vous le 8 juin avec Zied Gharsa à la Cité de la Culture C'est d'ailleurs un retour vers la médina qui se dessine avec le reste du programme du festival dont une grande partie se déroulera entre Dar Lasram et Dar Hussein. Les artistes prendront en effet leurs quartiers dans ces deux demeures patriciennes de la médina de Tunis pour une semaine entière, entamée hier avec la Troupe Ettarab qui a ainsi ouvert le bal. Dès ce soir, samedi 2 juin, ce sont les musiciens de "Foundou Paris" qui seront à l'honneur à Dar Hussein. Ces musiciens tournés vers la musique tunisienne et orientale ont fondé leur groupe en 2016 et se produisent un peu partout avec un répertoire bien rodé. Installés à Paris, ils se définissent comme un porte-drapeau de la musique classique arabe qu'ils tentent de vulgariser parmi les audiences européennes. Après "Foundou Paris", ce sera au tour de Zine Haddad de monter sur la scène de Dar Hussein avec un répertoire tourné vers les "Rouhaniyet", autrement dit la musique spirituelle. Dans ce même esprit, Abdelkrim Basti et ses musiciens donneront le 5 juin un récital de musique soufie, toujours à Dar Hussein. Dans une démarche plus contemporaine, le public pourra découvrir plusieurs spectacles de fusion musicale. Zied Fatnassi sera le 4 juin à Dar Hussein avec "Mergoum", Yuma proposera ses alliages entre Orient et Occident le 6 mai à Dar Lasram et "Hemlyn-Rock" fera la clôture du festival le 10 juin au Théâtre municipal. ces ouvertures sur la world music et la scène alternative tunisienne ajoute au festival un brin d'enthousiasme et lui permet de cultiver sa diversité. Toutefois, le Festival de la médina demeure essentiellement tourné vers les musiques traditionnelles comme en témoignent trois des dernières soirées de cette édition. En effet, Nadi El Farabi sera face au public le 9 juin prochain pour un récital voué à l'authenticité et au répertoire classique. Pour sa part, Amira Jaziri se produira le 7 juin au Théâtre municipal dans un récital intitulé "El hobb, el hobb". Notons également qu'une soirée sur le patrimoine musical de Tataouine aura lieu le 6 juin à Dar Hussein. Sans doute, la soirée avec Zied Gharsa constitue-t-elle le sommet de cette deuxième partie du Festival de la médina 2018. Avec un répertoire rénové, son art instrumentale et sa voix au grain si particulier, Zied Gharsa sera ce 8 juin une nouvelle fois au rendez-vous du festival et se produira pour la première fois à la Cité de la Culture fraîchement inaugurée. Ce récital sera incontestablement l'un des temps forts du festival qui entame sa dernière ligne droite en ces premiers jours de juin.