C'est tout ce que ça lui fait le ministre italien de l'Intérieur : une crise d'urticaire. Qui rejaillit en logorrhée nauséabonde sur sa bouche. Ecœurante. Comme toute idéologie raciste pure et dure. Pauvre Italie ? Pauvres migrants. Qui ne pèsent guère dans la balance lorsqu'il s'agit de balancer des inepties à l'emporte-pièce extrême- droite et tralala. Pauvre Italie aussi, à y bien réfléchir... 55 corps sans vie repêchés en pleine mer. Au large de Kerkennah. Et ce n'est pas fini hélas. Qui accuser : le sort ? Les passeurs ? Le pays ? La misère humaine qui jette une jeunesse désespérée dans les bras indignes de la Mare-Nostrum qui ne sait pas prendre soin de ses enfants ? La condition humaine qui trie dans le tas, au petit-bonheur la malchance pour que les frêles embarcations, apprêtées criminellement par des passeurs sans états d'âme, se renversent à la première levée de lame de fond, pour que le rêve de s'en sortir et l'espoir d'une vie meilleure soient engloutis par les flots, irrémédiablement ? Cela a trop duré, et chaque perte humaine est, effectivement, une perte de trop. Car toute vie est précieuse et nul n'est remplaçable. L'adage qui dit le contraire est mensonger et froid comme la mort. Pour autant, qu'est-ce qui a été entrepris jusqu'ici pour que la donne change ? Rien ou pas grand-chose puisque nos enfants continuent de s'agripper à un fétu de paille dans l'espoir, fut-il infime, de changer de vie. Un fétu de paille perdu en pleine mer. Et pour des politiques anti immigration de l'acabit de Salvini, mais il n'est pas le seul, considèrent aussi, dans la foulée, que ces migrants tombés en pleine mer, ne valent guère plus que des fétus de paille que les flots ont brisé. Ça ne les empêche sûrement pas de dormir la nuit...