Encore une fois, l'Instance Vérité et Dignité (IVD) est au centre d'une polémique dont le pays n'a pas besoin surtout qu'il a d'autres chats à fouetter et d'autres problèmes plus épineux que ceux qui concernent la personne de la présidente de l'IVD, Siheme Ben Sédrine qui, cette fois, se place dans une situation de victime. La réplique est venue nette du ministère des Affaires étrangères, avec un démenti cinglant qui affirme que "Sihem Ben Sedrine était au courant de l'expiration de la validité de son passeport diplomatique". Le directeur de l'information et de la communication au ministère, Bouraoui Limam a affirmé que "le département des Affaires étrangères avait adressé le 4 juin 2018 une correspondance officielle à Ben Sedrine pour l'informer de la fin de la validité de son passeport diplomatique", a-t-il expliqué à l'agence TAP. Le ministère des Affaires étrangères n'est pas légalement habilité à interdire à tout citoyen tunisien de voyager, a-t-il ajouté, faisant remarquer que "le service des frontières et des étrangers à l'aéroport de Tunis-Carthage avait signifié à la présidente de l'IVD que son passeport est annulé et qu'elle ne peut désormais l'utiliser". "Ben Sedrine aurait du utiliser son passeport personnel pour se déplacer à l'étranger", a-t-il indiqué. "Même si elle avait voyagé en se servant de son passeport diplomatique " annulé ", elle serait évacuée au premier point frontalier étranger", a-t-il précisé. Pourtant l'IVD ou ce Qui en reste a a annoncé qu'elle a déposé une plainte auprès du procureur de la République près du tribunal de première instance de Tunis 1 concernant la saisie du passeport diplomatique de sa présidente. D'après l'IVD, les personnes faisant l'objet de la plainte sont : le ministre des Affaires étrangères, le premier responsable de la direction des frontières et des étrangers, le commissaire de l'aéroport de Tunis-Carthage et le chef du poste de police de l'aéroport Tunis-Carthage. La plainte a été déposée en vertu de l'article 66 de la loi organique 2013-53 du 24 décembre 2013, relative à l'instauration de la justice transitionnelle et à son organisation. Ledit article concerne les sanctions pénales contre toute personne qui "entrave délibérément les travaux de l'instance". Elle s'appuie également sur les articles 136 et 325 du Code pénal, a indiqué un communiqué de l'IVD. La présidente de l'IVD, Sihem Ben Sedrine a imputé mardi la responsabilité de la saisie de son passeport diplomatique à l'aéroport Tunis-Carthage et de son interdiction de voyage au ministre des Affaires étrangères, Khémaies Jhinaoui. Concernant la fin de la mission de l'IVD, le porte-parole du gouvernement Iyed Dahmani a rappelé jeudi que l'accord entre le gouvernement et l'Instance concernait "les procédures de livraison et de réception". Interrogé sur la question, Iyed Dahmani a souligné au cours d'un point de presse tenu ce jeudi à la Kasbah, que le gouvernement est tenu de respecter les dispositions de la Constitution et les décisions de l'Assemblée des représentants du peuple (ARP). Et d'ajouter:" Le gouvernement s'en tient à la décision du parlement de ne pas prolonger le mandat de l'IVD". Selon lui, la question ne concerne pas la fin de la mission de l'IVD mais certaines procédures réglementaires comme la sauvegarde de ses archives et la situation de son personnel.