Au cours d'une déclaration radiophonique, le président du bloc parlementaire du mouvement de Nidaa Tounes, Sofien Toubal, a indiqué que l'Instance politique du mouvement s'est réunie, lundi 9 juillet 2018, pour la première fois depuis seize mois. Toubal a expliqué que les personnes réunies se sont penchées sur l'attentat survenu, samedi, à Ghardimaou, gouvernorat de Jendouba, et que l'unanimité a porté sur l'importance de l'unité de toutes les forces de la nation et sur la stabilité politique et gouvernementale pour faire face au terrorisme. Sofien Toubal a aussi déclaré que l'Instance politique se réunira au cours de la semaine courante pour se fixer sur les préparatifs du congrès électif de Nidaa Tounes et pour une lecture des résultats des élections municipales. Réagissant à cette nouvelle, le porte-parole du mouvement, Mongi Harbaoui, a déclaré que la rencontre annoncée par Toubal ne peut pas être qualifiée de réunion de l'Instance politique affirmant qu'il s'agit juste d'une rencontre de quelques députés et dirigeants du mouvement dans un hôtel de la capitale. L'intéressé a indiqué que seuls Sofiane Toubal, Mohamed Souf, Ons Hattab, Ramzi Khamis, Khansa Ben Harrath, Zohra Driss, Moncef Sellami, AkremOuemlahi et Ahmed Zaglaoui étaient présents à ladite réunion et que, sans la présence du directeur exécutif et représentant légal, Hafedh Caïd Essebsi, aucune qualification officielle ne peut être attribuée à la rencontre. Mongi Harbaoui a insisté sur le fait que les déclarations faites à l'issue de cette rencontre n'engagent que les présents, surtout en ce qui concerne la question de la stabilité gouvernementale ; il s'agit là, en effet, d'un point conflictuel au sein de Nidaa Tounes où Hafedh cherche, par tous les moyens, à évincer Youssef Chahed du palais de la Kasbah alors que d'autres dirigeants estiment que le moment est mal choisi pour procéder à un changement gouvernemental. Deux jours avant la tenue de la rencontre de l'Instance politique, une pétition interne a circulé au sein de Nidaa Tounes pour appeler à la réunion en question. Signée par treize dirigeants, dont Sofien Toubal, la pétition a fini aux mains du directeur exécutif qui n'a, bien évidemment, pas validé la requête ce qui peut nous amener à conclure que la tenue de l'Instance politique représente, quelque part, une sorte de rébellion contre la direction actuelle du mouvement. A son ascension à la tête du mouvement après le congrès de Sousse (janvier 2015), Hafedh Caïd Essebsi a tout fait pour bloquer et geler l'Instance politique du Nidaa vu qu'elle regroupe des dirigeants qui lui ont toujours été opposés. Par ailleurs, la question de la stabilité gouvernementale présente un point de non-retour pour le fils du président de la République qui estime que l'évincement de Youssef Chahed est une question de vie ou de mort. Une position qu'il partage fortement avec l'Union générale tunisienne du travail (UGTT) et son secrétaire-général, Noureddine Taboubi, qui vient tout juste de promettre de grandes manifestations à travers tout le pays pour faire face aux augmentations des prix.