- Un bras-de-fer vient d'être engagé entre le ministère de l'Education qui veille à l'application de règles strictes concernant l'accès aux collèges et lycées-pilotes et les parents des écoliers qui n'ont pas eu la chance d'y accéder, parce qu'ils n'ont pas recueilli la moyenne de 15/20 nécessaires. Les parents ont manifesté, hier, à Tunis, pour avoir gain de cause. Mais on a le droit de s'interroger qui organise et canalise ce mouvement, surtout que l'élite ne peut pas être formée par des élèves moyens. Des parents d'élèves, admis avec mention bien au concours d'accès aux collèges pilotes (6ème année primaire) et à l'examen de fin de l'enseignement de base (9ème année) et non affectés aux établissements pilotes, ont observé hier matin à la Kasbah un sit-in revendiquant la révision des circulaires relatives à l'accès aux collèges et lycées-pilotes et fixant les conditions d'affectation à l'obtention d'une moyenne supérieure ou égale à 15 sur 20. Les manifestants, venus de différentes régions du pays, ont dénoncé l'attachement du ministre de l'Education à l'application de ces circulaires malgré la disponibilité des postes dans les collèges et lycées pilotes vu que le taux de candidats affectés n'a pas dépassé les 3%. Dans une déclaration à l'agence TAP, Mohamed Ali Lehioui, porte-parole des manifestants, a indiqué que les parents appellent le ministre à revoir les circulaires et à prendre les mesures nécessaires pour affecter les candidats aux collèges et lycées-pilotes selon la capacité d'accueil disponible même si leurs moyennes sont en-dessous de 15 sur 20, et ce, compte-tenu de la difficulté, jugée exceptionnelle, des examens passés dans le cadre des concours de la 6ème et de la 9ème année et la restriction du barème pour certaines matières. Accompagné de son fils, Chokri Boughani est arrivé du Kef pour participer au sit-in soulignant qu'un grand nombre d'élèves, souvent premiers de leurs classes au cours de l'année, et ayant obtenu des moyennes très proches de 15 sur 20 seront fortement déçus s'ils ne sont pas affectés aux collèges et lycées-pilotes. A noter que le ministre de l'Education avait souligné lors d'une conférence de presse tenue au cours de la semaine dernière son attachement à respecter les conditions d'admission dans les collèges et lycées pilotes et à ne pas descendre sous le seuil de 15 sur 20 quelques soient les pressions. Ainsi, le règlement est le règlement et, malgré la disponibilité des places, il est impossible d'accorder des privilèges à ceux qui le veulent, surtout que ces écoliers risques de payer les ambitions de leurs parents, parce que tout élève ne peut faire partie de l'élite et de l'excellence que grâce à sa moyenne qui, jusqu'à maintenant, le seul critère pour évaluer ses performances.