«Il y a beaucoup de choses à faire en même temps en Tunisie, telles que la maîtrise de l'inflation et la réduction du déficit budgétaire. C'est tout un arbitrage à faire », a déclaré le Gouverneur de la BCT Plusieurs indicateurs macrofinanciers majeurs sont sur la corde raide, tels que les déséquilibres au niveau budgétaire et commercial et aussi de la balance des paiements. Un retard est observé au niveau des réformes structurelles et nécessaires. C'est ce qu'a souligné le dernier rapport du Fonds monétaire international (FMI). Les résultats en matière de l'inflation, de la dette publique et de la dette extérieure laissent apparaître que le pays vit un déséquilibre de situation financière. Dans ce sens, le Dinar continue à vaciller face aux principales devises. Le vendredi 13 juillet 2018, l'Euro s'échangeait contre 3,1321 dinars et le dollar contre 2,6598 dinars, comme l'indique le tableau des cours moyens des devises de la Banque centrale de Tunisie. Dans une déclaration lors d'un point de presse tenu récemment au siège de la BCT, Bjoern Rother, Chef de mission du Fonds monétaire international (FMI) pour la Tunisie a indiqué qu'il est difficile de déterminer si le dinar est à sa juste valeur ou pas, en revanche, il estime qu'il n'est pas loin de l'atteindre. Tout en précisant que la flexibilité du taux de change est essentielle pour améliorer le solde des transactions courantes et reconstituer les réserves de change. Toutefois, il fallait dire que cette dépréciation du dinar nous a coûté cher. D'une part, elle a alimenté l'inflation et d'autre part, elle a gravement impacté le pouvoir d'achat des Tunisiens, déjà détérioré. «On appelle à plus de flexibilité du taux de change afin de booster davantage les exportations, qui se sont d'ores et déjà améliorées durant les derniers six mois. L'offre et la demande sur le marché, qui déterminent la valeur réelle du dinar », a précisé M. Rother. Le gouvernement doit tenir le rôle de garde-fou D'un autre côté, le gouverneur de la BCT a déclaré que la principale mission de la Banque Centrale est la maîtrise de l'inflation. Et d'ajouter : « Pour ce faire, nous avons intervenu deux fois à travers l'augmentation du TMM pour ne pas tomber dans une inflation à deux chiffres. Selon les indicateurs du taux d'inflation durant le mois de juillet et août 2018, nous déciderons si nous devrons agir de plus sur le TMM ou non. Le gouvernement doit tenir le rôle de garde-fou des différents indicateurs économiques. Il y a beaucoup de choses à faire en même temps en Tunisie, telles que la maîtrise de l'inflation et la réduction du déficit budgétaire. C'est tout un arbitrage à faire.» Les réserves en devises couvrent à peine 74 jours d'importation Concernant les avoirs nets en devises, ils ont atteint au 16/07/2018 la somme de 11 278 MD en 74 jours d'importation contre 100 jours d'importation à la même date une année auparavant. La dérive du dinar est une crise aiguë. Pour sotir de cette crise : « un rétablissement de l'économie réelle entre autres, production, investissement est indispensable », soulignait le Gouverneur de la BCT. Il faut se pencher donc sur la valeur de la production, l'investissement et l'exportation. Ce sont les seules alternatives. A eux seuls, les mots, les stratégies et les plans ne suffiseront pas à faire réussir une transition économique, dont nous avons urgemment besoin!