Se basant sur la tendance haussière des indicateurs économiques, le chef de mission du FMI pour la Tunisie a annoncé que la Tunisie a réussi à dépasser la hasardeuse stagnation causée par les conjonctures de 2015 (les attentats terroristes) et que le 1er trimestre de l'année 2018 présente véritablement des prémices d'un décollage économique A l'occasion de la conclusion de la troisième revue de l'accord du FMI en faveur de la Tunisie au titre du mécanisme élargi de crédit, une conférence de presse s'est tenue hier au siège de la Banque centrale de Tunisie, au cours de laquelle, Marouan Abassi, gouverneur de la BCT, et le chef de mission du Fonds Monétaire International (FMI) pour la Tunisie, Bjoern Rother, ont communiqué les principales réformes qui ont été parachevées et les objectifs à atteindre dans la période à venir. Abassi a fait savoir que l'importante masse salariale- qui est aux alentours de 15 % du PIB- s'est répercutée sur les salaires accordés aux fonctionnaires publics, qui sont unanimement estimés faibles. Il a fait savoir que d'ici 2020, la masse salariale doit chuter pour stagner à environ 12% du PIB. Dans son allocution d'ouverture, le gouverneur de la Banque Centrale de Tunisie a fait savoir que les négociations avec le FMI sont des négociations constructives. Il a tenu à préciser que, contrairement à ce qui a été relaté et médiatisé, les recommandations du FMI ne relèvent pas du diktat mais, ce sont plutôt des recommandations à suivre qui aideront la Tunisie à surmonter les difficultés économiques et pallier les déficits sur les plans budgétaire, énergétique, commercial ... qui ne cessent de se creuser. Tout en soulignant l'impact des attentats de 2015 sur la situation économique d'alors, le gouverneur de la BCT a affirmé qu'à partir du début de l'année 2018, les réformes font leur chemin à un rythme soutenu, en dépit de la conjoncture difficile. Il a fait savoir que les réformes entamées se font en coordination avec toutes les structures et les parties prenantes impliquant plusieurs ministères, la présidence du gouvernement et la BCT. Evoquant la croissance économique qui a été récemment enregistrée, Marouan Abassi a affirmé que sur le plan qualitatif elle est importante, étant donné qu'elle est portée par un accroissement de l'investissement dans plusieurs secteurs industriels, notamment celui de l'agroalimentaire et de la production oléicole, outre la reprise significative du tourisme. A cet égard, il a affirmé qu'il y a un véritable retour de l'investissement. Impératif de maîtriser la masse salariale Quant à l'augmentation du taux de change qui a été récemment décidée par la BCT, le gouverneur a clarifié que cette mesure a été entreprise pour pouvoir juguler l'inflation. Moyennant le « peu » d'instruments dont dispose la BCT, Marouan Abassi a précisé que c'est une décision souveraine de la banque elle-même. Il a ajouté que le taux d'inflation actuel est dû à une mauvaise gestion et une inaction au moment où il était question d'intervenir. En outre, M. Abassi a fait savoir que l'importante masse salariale- qui est aux alentours de 15 % du PIB- s'est répercutée sur les salaires accordés aux fonctionnaires publics, qui sont unanimement estimés faibles. Il a fait savoir que d'ici 2020, la masse salariale doit chuter pour stagner à environ 12% du PIB. Tout en soulignant l'appui du FMI à la Tunisie, le gouverneur Marouan Abassi a affirmé que contrairement à d'autres pays de la région dont les dossiers ont été refusés, le FMI a accepté de débourser la troisième tranche de la dette à la Tunisie, et ce, malgré le non-respect de certaines conditions. Réformes structurelles réussies Après avoir adressé ses condoléances aux Tunisiens ainsi qu'aux proches et parents des victimes de l'attaque terroriste qui a eu lieu dimanche dernier à la frontière tuniso-algérienne, le chef de mission du Fonds Monétaire International pour la Tunisie, Bjoern Rother, a affirmé son optimisme pour l'économie nationale malgré les multiples difficultés auxquelles elle est confrontée. En exprimant également son soutien à la Tunisie, il a affirmé que la Tunisie réussira immanquablement sa transition politique et sociale. La tendance haussière des indicateurs économiques à l'appui, le chef de mission du FMI pour la Tunisie a annoncé que la Tunisie a réussi à dépasser la hasardeuse stagnation causée par les conjonctures de 2015 (les attentas terroristes) et que le 1er trimestre de l'année 2018 présente véritablement des prémices d'un décollage économique. Meilleur ciblage des couches vulnérables Maintenant, il s'agit de renforcer cette tendance pour parvenir à résorber le chômage, notamment des jeunes et des femmes. Bjoern Rother a précisé que les efforts déployés par le gouvernement, notamment durant les 6 derniers mois de l'année en cours, attestent d'une volonté affichée d'aller de l'avant dans ces réformes qui n'ont pour objectif que la relance de l'économie tunisienne. Ainsi, durant le premier trimestre de 2018, le gouvernement a réussi à atteindre les objectifs préalablement fixés pour la période écoulée et qui s'articulent autour de 4 principaux axes, à savoir l'accroissement de l'investissement et de la production, notamment dans le secteur industriel (mis à part le secteur minier), un avancement considérable tant sur le plan des réformes structurelles engagées que sur le plan de la politique économique, une maîtrise de l'inflation ( tout en prenant en considération la situation économique du pays), un taux de change flexible et une amélioration du climat de l'investissement, notamment en instaurant le guichet unique et la liste négative des activités exigeant une autorisation d'investissement, outre les mesures prises pour la lutte contre le terrorisme et le blanchiment d'argent. Par ailleurs, Bjoern Rother a affirmé que le gouvernement a réussi à atteindre deux grands objectifs et qui sont les suivants : assurer plus de protection sociale pour les couches vulnérables, en dépit de l'énorme déficit budgétaire des caisses sociales et réussir un ajustement fiscal qui a permis plus d'équité fiscale. Il a fait savoir que la Tunisie a entamé la création d'une base de données des familles nécessiteuses, un grand pas vers un meilleur ciblage des couches vulnérables. Réduire la vulnérabilité macroéconomique Toutefois, le gouvernement est à mi-chemin pour mettre sur pied une économie solide au sein d'un marché international libre. A cet égard, le chef de mission du FMI pour la Tunisie a déclaré que le gouvernement doit réduire la vulnérabilité macroéconomique, et ce, en travaillant sur 4 objectifs majeurs qui devraient être atteints sur le moyen et le long terme. La réduction du chômage en appuyant l'investissement dans le secteur privé, une maîtrise plus efficace de l'inflation, une réduction du taux de l'endettement public qui demeure élevé et l'accroissement de la réserve de change qui se situe actuellement au-dessous de ce qui est recommandé pour une meilleure confiance. Ce sont là les principaux axes sur lesquels le gouvernement table durant la période à venir.