- Les deux postes frontaliers avec la Libye vivent au rythme des bouleversements dans ce pays où sévit une guerre civile dont on ne voit pas la fin, surtout avec les interférences des extrémistes islamistes qui croient qu'ils peuvent y instaurer leur Califat. Si le poste-frontière est fermé et ouvert par intermittence, celui de Ras Jédir est aux abonnés absents, depuis quelques temps, en raison de la persistance des responsables du côté libyen à imposer leur diktat, faisant souffrir les voyageurs et les commerçants. Le trafic a repris samedi soir entre la Tunisie et la Libye au niveau du point de passage frontalier Dhehiba-Wazen, fermé depuis cinq jours du côté libyen. L'accord de réouverture du poste frontalier a été pris suite à une série de rencontres et de négociations entre des activistes de la société civile tunisienne dans la région de Dhehiba à Tataouine et des responsables du poste frontalier libyen Wazen. Un encombrement important a été constaté dimanche au point de passage frontalier tuniso-libyen surtout que plusieurs camions poids lourds y ont été bloqués pendant cinq jours. A noter que le point de passage Dhehiba-Wazen n'a pas été fermé du côté tunisien et a permis le passage des personnes de retour dans leur pays, des cas humains et des ambulances. Du côté de Ras Jédir, le Forum tunisien pour les droits économiques et sociaux (FTDES) a exprimé son étonnement face au mutisme du gouvernement envers la situation au niveau du passage frontalier de Ras Jedir et la lenteur des réactions pour trouver une solution. Suite aux derniers développements survenus à Ben Guerdane (gouvernorat de Médenine) et les sit-ins organisés depuis près d'un mois ainsi que les grèves de faim observées par des habitants de la région pour protester contre les réactions envers des commerçants tunisiens, le FTDES rappelle, dans un communiqué rendu public samedi, le gouvernement de ses engagements envers les habitants de cette zone frontalière. La plupart des habitants de la région pratiquent des activités commerciales avec la partie libyenne qui représente la seule source de revenu depuis des décennies, explique le communiqué. Le forum appelle l'Etat à assumer ses responsabilités face à une dégradation de la situation dans la région et un climat sécuritaire, social, et économique délicat. Un groupe de commerçants à Ben Guerdane poursuivent leur sit-in près du passage frontalier de Ras Jedir pour protester contre la dégradation de la situation dans la région face à l'absence des réalisations engagées par le gouvernement, une perturbation du trafic commercial entre la Tunisie et la Libye, selon le porte-parole des sit-ineurs, Béchir Chouikhi. Les protestataires appellent notamment à relancer le processus de développement, améliorer la qualité de l'eau potable ainsi que de l'infrastructure routière délabrée, et revendiquent un meilleur traitement de la situation au niveau du passage frontalier de Ras Jedir