La symbolique est très importante, pour les femmes tunisiennes et elles ont voulu montrer leur force et leur capacité de résistance, face à l'extrémisme, aux mouvements islamistes qui interprètent la religion à leur manière pour réduire la femme juste à un objet et une moitié docile et obéissante, tout en la spoliant de ses droits les plus élémentaires. Et les «Sefsaris» (Voile tunisien blanc) ont été, hier, au rendez-vous à l'avenue Habib Bourguiba et bien ailleurs, aussi, pour dire non à toutes les idées obscurantistes et rétrogrades. La mobilisation était à son summum, hier, à l'avenue Habib Bourguiba, et femmes et hommes étaient venus nombreux, pour clamer haut et fort qu'ils n'acceptent pas que la femme soit spoliée de ses acquis obtenus à la force des bras et du cerveau, surtout qu'elles sont devenues agissantes et importantes dans tout ce qui se décide pour l'avenir du pays. Contrairement à la manifestation qui s'est déroulée, vendredi, devant l'Assemblée des représentants du peuple (ARP) pour dénoncer le rapport de la Commission des libertés individuelles et de l'égalité (COLIBE), celle d'hier était marquée par le volontariat, loin des calculs politiques restreints. Ceux qui ont participé à la manifestation d'hier n'ont pas été payés pour le faire, surtout qu'ils sont convaincus de leur mission qui est celle de contrecarrer les idées obscurantisme qui font obstacle, aujourd'hui, au développement de la Tunisie. Ils n'ont pas été amené par des bus loués par certains et ne se sont mobilisés que pour défendre leur cause, ainsi que les futures générations et, surtout, l'avenir d'un pays dont les fondements du développement et de l'essor ont été mises par le leader avant-gardiste de la Tunisie et qui est Habib Bourguiba. Tous les détracteurs du rapport de la COLIBE ont pris pour leitmotiv l'égalité dans l'héritage entre l'homme et la femme, ainsi que d'autres sujets secondaires comme l'homosexualité et autres déchéances qui, comme tout le monde le sait, ne peuvent d'aucune manière être acceptés dans notre pays. Malheureusement pour eux, c'est un faux problème, parce que le contenu est bien plus profond et trace les lignes du futur de la Tunisie, un pays ouvert, tolérant et accueillant, où hommes et femmes bénéficient de leurs droits. Les droits des femmes et, aussi, ceux des hommes n'ont pas cessé de se dégrader, depuis la Révolution, avec des dirigeants politiques et un islamisme politique qui mènent le pays vers le désastre. D'ailleurs, le président de la République a rappelé que ces droits de la Femme sont inscrits dans la constitution qui, elle, avait été adoptée par 200 députés de l'Assemblée nationale constituante dont la totalité de ceux d'Ennahdha Le chef de l'Etat Béji Caïd Essebsi, a proposé hier, dans son discours prononcé au Palais de Carthage à l'occasion de la journée nationale de la femme, la mise en œuvre de l'égalité totale dans l'héritage en application de l'article 2 de la constitution tunisienne stipulant la civilité de l'Etat et de l'article 21 stipulant l'égalité totale entre les citoyens et les citoyennes. Essebsi a souligné, à ce propos, la nécessité d'instituer une loi garantissant l'égalité dans l'héritage et de réviser le Code du statut personnel (CSP) pour qu'il soit adapté à l'évolution de la société et à la législation en vigueur conformément aux dispositions de la Constitution de la deuxième République. Il a encore précisé que le principe serait d'appliquer l'égalité dans l'héritage tout en donnant la possibilité au successeur de choisir l'application de la Chariaa. Le président de la République a ajouté que le projet de loi de l'égalité dans l'héritage sera soumis au parlement au démarrage de la prochaine session parlementaire pour discussion et approbation. Selon le chef de l'Etat, l'article 2 de la constitution tunisienne donne la primauté au droit et impose par conséquent l'application des dispositions de la constitution. Les femmes ayant participé à la manifestation ont voulu crier haut et fort que la Tunisie va avancer et se développer que certains rétrogrades ou obscurantistes le veuillent ou non. Hommes et femmes imbus des principes de liberté, d'égalité et de coexistence pacifique dans ce pays ne se laisseront pas faire, et ils l'ont démontré, dans le passé, à maintes reprises.