Cette photo, glanée sur les réseaux sociaux et prise par un internaute dans un des quartiers populaires de Tunis, de par sa simplicité, en dit long sur la situation en Tunisie. D'abord l'optimisme, parlons-en de cet optimiste, qui est le moteur de développement et d'expansion des nations. Car un peuple heureux et optimiste est un peuple qui avance, qui produit, qui vise l'excellence. Et les Tunisiens dans tout ça ? Selon les statistiques de janvier 2018 du cabinet Emrhod Consulting, 56% des Tunisiens se seraient dit optimistes quant à la nouvelle année qui démarrait. Six mois, plusieurs rebondissements politiques et hausses de prix plus tard, l'optimisme aurait cédé la place à un pessimisme croissant puisque selon l'institut de sondage américain Gallup, seuls 15% des Tunisiens seraient optimistes notamment par rapport à la situation économique du pays. Une situation grave et handicapante qui empêche de savoir et de prévoir de quoi sera fait l'avenir tant que les citoyens ont lâché prise et cessé de croire en un lendemain meilleur. Et puis ce « é » venu se greffer inopportunément au sein du mot optimisme sur la plaque our le défigurer et décevoir encore plus. Comment se permet-on de commettre de telles d'orthographe et devenir la risée de tous quand on est responsable d'une telle tâche. Les dictionnaires ont-ils tous disparu de la surface de la Terre ? Certes, les livres et la lecture sont à l'agonie mais il est toujours possible d'ouvrir un dictionnaire à la lettre O et de chercher le mot « optimisme » pour s'assurer de son orthographe. Comme il est possible de réaliser cette opération en deux clics, trois mouvements sur internet. Mais que fait-on de la paresse, de la nonchalance et du je-m'en-foutisme de certains fonctionnaires qui ne se rendent au travail que pour toucher un salaire à la fin du mois et rien d'autre ! Peu leur importe les fautes d'orthographe, la langue française millénaire, la situation critique de l'économie tunisienne, l'état de dégradation avancée du pays... Ils n'ont d'yeux que pour le salaire, toujours le salaire et rien d'autre que le salaire avec si possible, quelques augmentations de temps à autres obtenues à forts coups de grèves et sur fond de revendications sociales continues. La preuve ? Ces amas de détritus qui jonchent le sol, visibles sur cette même photo . Cette vision de l'horreur est loin d'être un cas isolé car partout où l'on se rend, à quelques exceptions près, les rues ne sont pas propres et les déchets « ornent » le décor et ce, malgré les camions de la police environnementale qui sillonnent les routes. Le vrai problème réside, en effet, dans les mentalités de chacun et dans l'inconscience et le manque de civisme et d'engagement des citoyens. Jeter son sachet poubelle dans une benne à poubelle devient donc, aujourd'hui, un acte responsable quand d'autres résidant en haut d'un immeuble se permettent de jeter leur poubelle par la fenêtre. La solution ? Sensibiliser, sévir avec sévérité pour punir les infractions et chose la plus difficile en ces temps moroses, garder espoir pour un lendemain meilleur.