Le Temps – Des dérapages verbaux, on en voit tous les jours et de toutes sortes, surtout que ceux qui profèrent des menaces, ce qui est déjà un crime, jouissent d'une impunité qui devient de plus en plus autorisée, même dans le cas où des personnes insignfiantes s'attaquent au prestige de l'Etat... dans un pays qui leur a tout donné pour qu'ils soient là où ils sont, actuellement. Tous les bons citoyens se demandent quand est-ce-que les pouvoirs publics vont réagir pour mettre fin à ces infractions qui sont prouvées par des déclarations enregistrées en bonne et due forme...Mais, malheureusement, les structures de l'Etat, la justice et les instances de sécurité sont, toujours, aux abonnés absents. L'avocat et maire du Kram, Fathi Layouni s'est placé dans des mauvais draps et a avoué lui-même qu'il a transgressé la loi et qu'il va continuer à le faire, alors que son devoir, en tant que représentant de l'autorité de l'Etat, est de faire appliquer cette loi et de pousser ses concitoyens à ne pas la transgresser. Pourtant, les partis au pouvoir n'ont pas cru bon de le conduire en justice et se sont contentés de communiqués, alors que le concerné leur tient-tête, croyant, peut-être, que le titre de propriété de la mairie du Kram lui avait été accordé avec son élection. Le Mouvement Nidaa Tounès a fustigé vendredi les propos tenus par le Maire du Kram, Fathi Layouni qui avait décidé de ne pas signer les contrats de mariage entre une Tunisienne et un non-musulman au sein de sa municipalité et de ne pas enregistrer les prénoms non-musulmans dans les actes de naissance. Lors d'une rencontre organisée jeudi à Tunis, le nouveau maire du Kram, Fathi Layouni avait déclaré avoir " donné ses instructions aux conseillers municipaux de sa municipalité de ne pas signer de contrat de mariage entre une Tunisienne et un non-musulman ". Il avait également décidé de ne pas enregistrer les prénoms non-musulmans dans les actes de naissance et appelé les députés à appliquer l'article 88 de la Constitution qui prévoit de " mettre fin au mandat du Président de la République en raison d'une violation manifeste de la Constitution ". Dans une déclaration rendue publique ce vendredi, Nidaa Tounès a estimé que ces décisions sont "dangereuses". Les propos de Layouni prennent source dans la pensée takfiriste de Daech qui menace les institutions de l'Etat et s'oppose à son système juridique et constitutionnel et véhiculent un appel à la rébellion contre les lois de l'Etat et de la République, a-t-il averti. Fathi Layouni ne représente pas la position des membres Conseil municipal du Kram, a-t-il tenu à souligner, rappelant avoir mis en garde contre son élection à la tête de la municipalité du Kram. Tout en appelant le ministère des Affaires locales et de l'environnement à assumer sa responsabilité juridique de réprimer de tels agissements, il a réaffirmé son engagement à contrecarrer toute tentative de rébellion contre les législations en vigueur et à prendre les mesures politiques et juridiques pour mettre un terme à ces abus dangereux. Il a également appelé l'ensemble des forces politiques, civiles et démocratiques à faire preuve de vigilance et à faire front commun contre ces dérapages dangereux qui, a-t-il dit, sont susceptibles d'engager le processus du pouvoir local sur une voie dangereuse à même de compromettre l'unité de l'Etat et la cohésion de la société. En réaction aux propos tenus par Laâyouni, le ministre des Affaires locales et de l'environnement, Riadh Mouakher a tenu à préciser vendredi dernier que "le gouvernement a le droit de dissoudre le Conseil municipal, au cas où le Maire du Kram s'aviserait de mettre à exécution ses propres règles même pour une fois. "Il s'agit d'une violation manifeste de la loi", a-t-il déclaré, faisant remarquer que les dispositions du Code des collectivités locales prévoient la dissolution du Conseil municipal en cas d'erreur grave. Pourtant Layouni a reconnu avoir empêché la conclusion d'un mariage, entre une Tunisienne et un non-Musulman... qu'attend-on pour appliquer la loi, faire prévaloir la justice et ne pas priver ces deux candidats au mariage de jouir de leurs droits légitimes.