Chaque fois qu'une loi de finances et un projet de budget de l'Etat est présenté à l'Assemblée des représentants du peuple (ARP et, auparavant, à l'Assemblée nationale constituante (ANC), le citoyen moyen croit que sa région va devenir un paradis sur terre, avec les projets qui y sont programmés. Mais, depuis 2012, on ne cesse de déchanter, avec le nombre ahurissant de projets, pourtant programmés, qui n'ont pas été réalisés, pour une raison ou une autre. Certes, la situation dans le pays n'est pas facile à gérer, avec l'endettement, les entraves au développement, les nombreuses entreprises publiques qui font du surplace et qui puisent dans les caisses de l'Etat pour survivre, alors qu'elles ont été créées, en principe, pour procurer des richesses. Il y a, aussi, ce conflit qui empoisonne la vie des Tunisiens, avec la campagne menée par le propre fils d'un président de la République en qui tous les Tunisiens avaient cru pour sortir le pays de la crise, Hafedh Caïd Essebsi qui veut faire tomber Youssef Chahed à n'importe quel prix, puisque, lui, il est assez aisé et que le sort du peuple n'a aucun intérêt pour sa petite personne. Entretemps, le gouvernement a le droit de citer ses réalisations, même s'ils ne sont pas à la hauteur des espoirs des Tunisiens, comme c'est le cas pour le gouvernorat de Médenine, avec une réunion ministérielle sur le suivi des projets et des plans de développement dans le gouvernorat qui s'est tenue, jeudi à la Kasbah, selon un communiqué de la présidence du gouvernement. Cette réunion a examiné l'avancement des projets annoncés au profit du gouvernorat et les moyens de les concrétiser, a affirmé Mabrouk Korchid, ministre des domaines de l'Etat et des affaires foncières. Les Tunisiens n'ont pas besoin qu'on leur dise ce qui a été fait, puisqu'ils vivent ces réalisations dans leur vécu quotidien, mais ils attendent qu'on leur explique comment on va faire pour les multiples projets qui n'ont pas été réalisés et qui sont très nombreux, dans toutes les régions. Il y a trop de projets porteurs, outre le fait qu'on peut remettre en marche certains secteurs productifs dans les régions. Il suffit d'oser, parce que les financements peuvent exister et que leur réalisation ne dépend pas, simplement, de l'apport du gouvernement qui manque de moyens. A titre d'exemple, je peux citer deux projets dans le gouvernorat de Béja et qui, malgré l'existence de financements potentiels, n'ont pas été réalisés. Il s'agit, tout d'abord, de l'hôpital multidisciplinaire qui a été financé par la Grande Bretagne et qui n'a pas vu le jour, jusqu'à maintenant, et la cause se situe au niveau des méandres des procédures administratives devenues un obstacle au développement, bien que les fonds aient été versés. Le second projet est celui de « Jinane Medjerda », un projet porteur dans la cadre du Partenariat Privé Public et non Partenariat Public Privé et dont les fonds pour l'étude de faisabilité ont été versés par le FADES (le Fonds koweitien du développement). Il bute sur la nécessité de débloquer cet argent qui ne concerne que la faisabilité et rien d'autres, alors que des investisseurs sont dans l'attente de sa réalisation. Il faut dire, aussi, que la réalisation pourra atténuer l'acuité du chômage dans le Nord-ouest, surtout qu'il est capable de créer pas moins de 20 mille emplois, et que le président du Gouvernement Youssef Chahed l'a qualifié, lors d'un conseil de ministre de « Projet du siècle ». Les acquis font toujours partie du passé, alors que la réalisation des promesses trouve, toujours, un écho favorable auprès du citoyen qui en tiendra gré.