Les conclusions préliminaires des services du FMI rendues public le 31 août ont mis l'accent sur la hausse démesurée des importations tunisiennes et leur impact croisé aussi bien sur le déficit de la balance courante que sur les avoirs nets en devises. La hausse des importations à un rythme nettement supérieur que celui des exportations ne fait que pénaliser l'économie nationale et ce malgré l'amélioration des entrées touristiques et l'accroissement des recettes d'exportation de certains produits agricoles. Selon le communiqué du FMI : « l'amélioration attendue du déficit de la balance courante prend plus de temps que prévu : les importations sont encore trop élevées par rapport aux exportations et aux autres flux d'entrées de devises. Les réserves de change sont donc encore inférieures aux niveaux généralement observés dans les économies émergentes ». En effet selon le dernier bulletin mensuel de l'INS, les échanges commerciaux de la Tunisie avec l'extérieur ont atteint 23580,1 MD en exportations au cours des sept premiers mois de l'année 2018 et 33526,6 MD en importations, enregistrant ainsi une hausse de l'ordre de 23,3% à l'export et de 20,8% à l'import, et ce par rapport à la même période de l'année 2017. Les importations de l'énergie et lubrifiants ont augmenté à prix constant de 27,2% pour une valeur de 4441,5 MD. Du fait, les services du FMI appellent le gouvernement à « Rester sur la voie de la réduction du déficit budgétaire cette année et l'année prochaine est essentielle pour stabiliser la dette et réduire la demande excessive d'importations, étant donné l'augmentation importante des prix internationaux du pétrole ». Ainsi la réduction des subventions énergétiques est une exigence absolue. D'ailleurs une nouvelle majoration des prix à la pompe est entrée en vigueur dés dimanche 02 septembre 2018 a annoncé le ministère de l'énergie, des mines et des énergies renouvelables dans un communiqué. Une augmentation qui s'inscrit dans le cadre du mécanisme d'ajustement des prix nationaux au cours international du baril qui frôle en moyenne les 75 dollars. Rappelons que le FMI avait exigé que l'augmentation (du prix du carburant) pour l'ensemble de 2018 soit d'environ 0,500 dinars. Une quatrième hausse n'est pas à écarter au cours du dernier trimestre de l'année 2018, façon de continuer à faire les yeux doux à l'institution de Bretton Woods sans pour autant user de son droit de sauvegarde auprès de l'Organisation Mondiale du Commerce pour limiter l'importation de certains produits qui pèsent sur la balance commerciale. Yosr GUERFEL AKKARI Les nouveaux prix de l'essence et du Gasoil en Tunisie à partir du septembre 2018 sont comme suit: – Essence super sans plomb : augmentation de 60 millimes (nouveau prix 1985 millimes/litre) – Gasoil super: augmentation de 60 millimes (nouveau prix 1745 millimes/litre ) – Gasoil : augmentation de 75 millimes (nouveau prix 1480 millimes/litre )