Hammamet a abrité dernièrement les 14èmes journées scientifiques sur les résultats de la recherche agricole. Ces journées organisées par l'institution de la recherche et de l'enseignement supérieur agricoles ont été caractérisées par la présentation des acquis de recherche applicables et valorisables réalisés dans le cadre des conventions co-signées par l'Institution de la Recherche et de l'Enseignement Supérieur Agricoles (Etablissements d'enseignement et de recherche), les structures professionnelles de développement et les centres techniques. Par ailleurs, les intervenants ont présenté les résultats de recherche théoriques ou appliqués issus des divers programmes de recherche des laboratoires et unités de recherche des différents établissements d'enseignement supérieur et de recherche dans plusieurs domaines. Les explications de M.Mohamed Néjib Rejeb directeur général de l'INRGREF.
Le Temps : Tout d'abord, quel est l'objectif de cette manifestation ? M.Mohamed Néjib Rejeb : « C'est une manifestation annuelle qui réunit enseignants et chercheurs qui appartiennent au système national de la recherche agronomique. Il s'agit de quatre instituts de recherche et de onze institutions d'enseignement supérieur agricole. Cette année, ces journées ont commencé par une conférence plénière consacrée à la bibliothèque virtuelle axée sur une base de données constituée de 80.000 documents et qui est maintenant mise en utilisation sur le système intranet agrinet du ministère de l'Agriculture. Nous avons par la suite poursuivi nos travaux en quatre ateliers : Les grandes cultures, les ressources naturelles, l'industrie agro-alimentaire et l'olivier. La deuxième journée a été consacrée à l'évaluation des conventions qui ont été établies entre les institutions de l'enseignement et de recherche et les groupements de développement agricole. »
Plusieurs conventions ont été signées et nous allons voir l'état d'avancement de ces actions de développement agricole. Où en est la recherche agricole en Tunisie ? En matière d'agriculture, c'est une recherche qui est faite pour le développement. Par exemple, dans le domaine des grandes cultures, les principaux résultats applicables concernent les obtentions végétales. Nous avons de nouvelles variétés de blé, d'orge qui sont mis sur le marché et utilisés par les agriculteurs. Au niveau des ressources naturelles, nous avons de nouvelles variétés d'eucalyptus, d'acacia, de plantes forestières et fourragères utilisées par le ministère de l'agriculture et notamment la direction générale de la forêt. Dans le domaine de l'eau des résultats ont été présentés concernant l'utilisation des eaux usées en agriculture. Nous avons actuellement une liste d'espèces irriguées utilisées avec les eaux usées. Nous avons obtenu des résultats concernant l'utilisation des boues en agriculture. Ces boues étaient interdites d'utilisation jusqu'à l'année dernière. Nous avons travaillé sur les normes d'utilisation de ces boues et actuellement nous avons publié les cahiers de charges et l'agriculteur peut utiliser ces boues moyennant donc le respect de ce cahier de charges. La baisse des niveaux des nappes et leur salinisation eu égard à la pression exercée sur ces ressources pour l'irrigation, tous ces facteurs nous ont amené à donner une grande priorité à la gestion des ressources hydrauliques, domaine retenu comme thématique prioritaire au niveau de la recherche et pour laquelle nous nous sommes associés pour apporter des solutions.
Ces recherches ont -elles donné leurs fruits ? « Bien sûr, elles ne cessent de contribuer au développement agricole de notre pays. Ce que nous demandons des chercheurs à ce type de résultats. Des résultats pour la publication dans une revue scientifique mais le plus important c'est qu'il faudrait qu'il y ait des fiches techniques qui permettent aux techniciens et aux agriculteurs d'utiliser ces résultats de recherche. Pour chaque résultat, il y a une fiche de résultat de recherche qui est travaillée dans une commission spéciale et les résultats sont vulgarisés et utilisés par l'agriculteur. Ainsi, pour consolider ce développement du secteur agricole, nous nous sommes rabattu sur les acquis de la recherche et sur la science pour assurer un développement harmonieux et durable. L'objectif, étant de développer une agriculture performante et durable dans le contexte de cette mondialisation. Cette collaboration entre les chercheurs a permis d'instaurer un vrai partenariat de formation et nous encourageons cette démarche qui s'inscrit dans le cadre des programmes de recherche ».