« La BCT a démontré son attachement à la stabilité des prix en relevant ses taux directeurs, mais le taux d'intérêt directeur reste négatif en terme réel. Donc, le taux directeur devrait encore augmenter pour éviter une nouvelle érosion du pouvoir d'achat de la monnaie locale et ancrer les anticipations inflationnistes » Moults tergiversations ont amené le Conseil d'administration du FMI à ordonner fin septembre, le décaissement de la 3ème tranche en faveur de la Tunisie. Un répit ne serait-ce que momentanné pour le gouvernement Chahed toujours assoiffé de financement et un signal positif pour les autres institutions financières. Il s'agit d'un montant de 254 millions de dollars, soit un à peu prés de 714,3 MDT. A cette occasion, le FMI n'a pas manqué dans une note publiée, avant-hier, de signaler la consolidation de la reprise économique en Tunisie tout en mettant en exergue les risques et menaces qui pèsent toujours sur les perspectives. Le FMI soutient la politique monétaire adoptée par la BCT, laquelle a ciblé l'inflation et la flexibilité du taux de change ou encore la dépréciation de la monnaie locale pour renforcer les avoirs nets en devises. Les ténacités des autorités à réduire les déséquilibres macroéconomiques ont porté leurs fruits …mais ! À l'issue de la discussion du Conseil d'administration du FMI sur la Tunisie, M.Mitsuhiro Furusawa, DG adjoint et Président par intérim, a fait savoir que les efforts des autorités tunisiennes pour réduire les déséquilibres macroéconomiques commencent à porter leurs fruits. L'institution a souligné que la croissance s'est accélérée au premier semestre 2018, mais le chômage et l'inflation restent élevés. Et d'ajouter : « Les prix élevés du pétrole continuent de peser lourd sur les soldes extérieurs et budgétaires, les investissements sont faibles et les réserves internationales couvrent moins de trois mois d'importations. La mise en œuvre des réformes s'est améliorée depuis le troisième examen ». La BCT devra augmenter son taux d'intêret directeur (TMM) Dans le même cadre, le FMI a précisé qu'un resserrement monétaire supplémentaire est nécessaire pour réduire l'inflation. « La BCT a démontré son attachement à la stabilité des prix en relevant ses taux directeurs, mais les taux d'intérêt directeurs restent négatifs en termes réels. Donc, le taux directeur devra encore augmenter pour éviter une nouvelle érosion du pouvoir d'achat de la monnaie locale et ancrer les anticipations inflationnistes ». « Un resserrement soutenu des politiques macroéconomiques aidera à atténuer l'impact de la dépréciation du taux de change sur la dette », ajoute le communiqué du FMI. L'insitution a fait savoir que la poursuite des réformes du secteur financier est essentielle. « Les autorités devront activer le nouveau guichet unique et minimiser la liste négative des autorisations en matière d'investissement étranger», indique le FMI. Concernant le secteur financier, l'institution souligne que la résolution de l'affaire de la Banque Franco-Tunisien (BFT), le renforcement du cadre de surveillance et des mécanismes de lutte contre le blanchiment d'argent et le financement du terrorisme LBC / FT sont primordiaux.