Le conseil d'administration du Fonds monétaire international (FMI) achève la troisième revue de l'accord en faveur de la Tunisie au titre du mécanisme élargi de crédit. Les autorités tunisiennes restent fermement déterminées à opérer un ajustement macroéconomique progressif et soucieux de sa dimension sociale, a-t-il souligné Le Fonds monétaire international (FMI) est globalement satisfait des progrès réalisés par la Tunisie en matière de réformes macroéconomiques qui vont permettre, à terme, de réduire le déficit budgétaire et de donner plus de dynamisme à l'économie. Cependant, certaines faiblesses sont mises en exergue et toutes les dispositions doivent être adoptées en vue de booster notre économie et la rendre compétititive. En effet, le programme de réforme du gouvernement vise à assurer la reprise économique en réduisant les déséquilibres macroéconomiques et en assurant une protection sociale adéquate tout en encourageant la création d'emplois par le secteur privé. Des réformes propices à la croissance tenant compte de la dimension sociale contribueront à réduire les déficits budgétaire et courant, à inverser l'accumulation de la dette, ainsi qu'à accroître l'investissement et les dépenses sociales. La politique monétaire doit, cependant, continuer d'être axée sur la maîtrise de l'inflation qui a déjà atteint un niveau élevé. Ainsi, le 6 juillet 2018, le conseil d'administration du Fonds monétaire international a achevé la troisième revue du programme économique de la Tunisie qui est appuyé par un accord au titre du mécanisme élargi de crédit (Medc). L'achèvement de la revue permet aux autorités d'acheter un montant équivalent à 176,7824 millions de DTS ou droit de tirage spécial (environ 249,1 millions de dollars), ce qui porte le total des achats au titre de l'accord à l'équivalent de 808,1485 millions de DTS (environ 1.139 millions de dollars). Réduire la vulnérabilité macroéconomique L'accord Medc sur quatre ans d'un montant de 2,045,625 milliards de DTS (environ 2,9 milliards de dollars, ou 375% de la quote-part de la Tunisie au moment de l'approbation de l'accord) a été approuvé par le conseil d'administration le 20 mai 2016. Le programme de réformes du gouvernement qui est appuyé par l'accord Medc vise à affermir la reprise en réduisant la vulnérabilité macroéconomique, en veillant à ce qu'une protection sociale adéquate soit en place et en favorisant une croissance tirée par le secteur privé et créatrice d'emplois. Parmi les priorités figurent des réformes propices à la croissance tenant compte de la dimension sociale. Ces priorités visent à stabiliser la dette publique tout en accroissant l'investissement et les dépenses sociales. La politique monétaire est axée sur la baisse de l'inflation, le maintien d'un taux de change flexible et le renforcement des réserves internationales. Les réformes structurelles prévues par l'accord portent principalement sur une amélioration de la gouvernance, du climat des affaires, des institutions budgétaires et du secteur financier. À l'issue des débats du conseil d'administration sur la Tunisie, M. Mitsuhiro Furusawa, directeur général adjoint et président par intérim, a prononcé la déclaration ci-après : «La croissance s'est accélérée au début de 2018 et la confiance s'est améliorée, mais des déséquilibres macroéconomiques persistent. Le chômage n'a baissé que légèrement, l'inflation est élevée, les déficits budgétaire et courant sont considérables, et les réserves internationales sont inférieures au niveau recommandé». Un accord sur quatre ans «La mise en œuvre de la politique économique et des réformes s'est améliorée sensiblement depuis la deuxième revue. Les autorités tunisiennes restent fermement déterminées à opérer un ajustement macroéconomique progressif et soucieux de sa dimension sociale, en s'appuyant sur l'accord sur quatre ans au titre de la facilité élargie de crédit. Pour que le programme soit un succès, les autorités doivent s'efforcer de manière soutenue de réduire la vulnérabilité macroéconomique, d'assurer une protection sociale adéquate et de favoriser la création d'emplois. «Pour atteindre leurs objectifs budgétaires, les autorités doivent s'attaquer aux pressions qui s'exercent sur le budget. Pour 2018, il est prioritaire d'accroître les recettes, d'ajuster les prix de l'énergie afin de limiter l'impact des prix internationaux du pétrole sur le budget, de procéder à des départs volontaires pour les fonctionnaires, de ne pas accorder de nouvelles augmentations salariales, à moins que la croissance soit supérieure aux prévisions, et de réformer les retraites». M. Mitsuhiro Furusawa souligne, d'autre part, que «le relèvement prononcé du taux directeur qui a été opéré récemment démontre que la Banque centrale est fermement déterminée à assurer la stabilité des prix. De nouveaux relèvements des taux pourraient être nécessaires si l'inflation ne ralentit pas, surtout si les principaux taux d'intérêt restent négatifs en termes réels. Améliorer le solde des transactions «La flexibilité du taux de change, soutenue par des adjudications de devises plus concurrentielles de la part de la Banque centrale, est essentielle pour améliorer le solde des transactions courantes et reconstituer les réserves de change». Selon cet expert du FMI, «les autorités ont accru les transferts sociaux et ont amélioré la base de données sur les familles vulnérables. Il convient d'accélérer la réforme des retraites et de redoubler d'efforts pour mieux cibler les mesures sociales». Il s'est félicité en outre du guichet unique mis en place dans notre pays, précisant que «le guichet unique pour les investisseurs et la liste négative d'autorisations d'investissement constituent des signaux positifs. En ce qui concerne les réformes structurelles, il est prioritaire de nommer les membres de l'Instance de la bonne gouvernance et de la lutte contre la corruption, ainsi que de réformer le dispositif de lutte contre le blanchiment de capitaux et le financement du terrorisme.» Il a estimé essentiel que «les autorités mettent en œuvre leur programme de manière énergique pour atténuer les risques économiques, sociaux et politiques. En s'appuyant sur le solide partenariat avec la communauté internationale des bailleurs de fonds, il sera important de continuer de bénéficier d'une aide financière considérable des donateurs et de renforcer les capacités pour réussir la transition vers une économie qui favorise une croissance inclusive dont le principal moteur est le secteur privé».