Beaucoup de Tunisiens avaient cru, à l'aube de la révolution que la gauche allait avoir son mot à dire, surtout que lors des événements du bassin minier qui étaient le déclencheur de la révolte, cette gauche menait le combat et a usé de tous les moyens pour entrainer, tout le pays dans son sillage. Mais, depuis, elle n'a pas cessé d'amasser les bévues et les prises de positions malencontreuses qui l'ont reléguée au second plan, si ce n'est plus bas. Aujourd'hui, la Gauche tunisienne est l'ombre de ce qu'elle aurait pu être, cédant la place à son éternel ennemi, la droite islamiste qui est venue occuper le terrain offert sur un plateau par cette même Gauche hésitante et embourbée dans ses divergences, son idéalisme et ses errements, avec de multiples directions hétéroclites et ayant des idées parfois divergentes. Pourtant, cette gauche qui n'a pas cessé de décevoir a une base assez solide et très varié où elle peut puiser pour avoir des soutiens et des partisans. La classe ouvrière et les syndicats ont été, de tout temps et dans tous les pays, acquise à la gauche qui défend les intérêts des travailleurs, surtout que c'est la classe considérée comme opprimé. Elle a, aussi, une plateforme chez les jeunes déçus par ces politiciens considérés comme véreux et pervertis qui ne cherchent que des postes de responsabilité, sans se soucier de ce que peuvent attendre les citoyens jeunes, sans emploi, marginalisés et ne faisant pas partie des comptes des politicards. Il y, aussi, les intellectuels qui sont, de tous temps, des gauchistes convaincus, surtout que la majorité Entretemps, au lieu de mobiliser et de réunir leurs forces, les partis de gauche ne cessent de se désarticuler et de se vider de leurs compétences, de ses militants, qu'ils soient socialistes, nationalistes arabes ou autres, ne font que décevoir, même, leurs militants et certains se sont vidés au point qu'il ne reste plus de figures emblématiques, comme nous en avons vu dans le passé, avec la Jeunesse communistes et autres partis de gauche. Actuellement, les leaders de ces partis se comptent sur le bout des doigts d'une seule, ou au mieux des deux mains, si on veut être gentil avec eux. Bien sûr, Hamma Hammami qui a fait le vide autour de lui, et tout le monde comprend ce que je veux dire, avec le vide dans les rangs des autres leaders qui l'avaient accompagné dans sa carrière politique, occupe le devant de la scène, surtout qu'il est obsédé par la magistrature suprême et que son rêve est d'atteindre la présidence de la République. D'autres chefs de la gauche percent parfois, mais sans être convaincants, surtout qu'ils sont négationnistes et qu'ils n'apportent pas de solutions viables, sérieuses et crédibles aux maux qui gangrènent le pays. Maintenant, ils réapparaissent sur la scène, surtout que les échéances électorales approchent à grands pas et qu'ils n'ont pas pris la peine de faire leur autocritique pour tirer les leçons de leurs erreurs passées. C'est le cas avec le secrétaire général du mouvement Al Chaab, Zouhair Maghzaoui, qui vient d'indiquer que les forces nationales sont appelées à être vigilantes et à se réunir pour présenter une alternative réelle et un projet national autour duquel se rassembleront tous les Tunisiens et Tunisiennes au cours des élections de 2019 étant donné que la crise dans notre pays est une crise de projet et non de personnes. Maghzaoui a indiqué, dans une déclaration médiatique, en marge d'une réunion tenue à El Ksar (gouvernorat de Gafsa) en présence des adhérents au parti dans la région, que le parti effectue actuellement des réunions avec les forces nationales pour les appeler à se réunir autour d'une réelle alternative, indiquant qu'en cas d'échec de parvenir à cette alternative, le mouvement Al Chaab aura son propre candidat à l'élection présidentielle et ses candidats aux élections législatives. Maghzaoui s'est, bien sûr, attaqué à l'actuel gouvernement et à ses prédécesseurs et il a insisté sur la nécessité de se préparer aux prochaines élections et de répondre aux attentes et aspirations du peuple tunisien. Mais, la gauche a-t-elle oublié que c'est elle qui avait permis, en 2014, au mouvement Ennahdha de rester en tant qu'élément de base dans le paysage politique, avec le refus de la gauche de s'allier aux progressistes et aux modernistes, pour mettre un frein à la montée des commerçants de la religion. La Gauche n'a pas cherché ce qui est mieux pour le pays, parce qu'en étant partie prenante au pouvoir, elle aurait aidé à l'instauration d'un pouvoir crédible, d'une certaine manière, et elle aurait pu permettre de corriger les erreurs en mettant la main à la pâte… Ou peut-on dire qu'elle a préféré être un observateur critique… surtout que la critique est aisée, mais l'art est difficile.