Le juge d'instruction du pole judicaire économique et financier a émis, mercredi 30 mai 2018, un mandat de dépôt à l'encontre de l'ancien secrétaire d'Etat aux mines, Hachem Hmidi, a déclaré à TAP le porte-parole du pôle judiciaire économique et financier Sofien Selliti, Le chef du gouvernement, Youssef Chahed avait limogé, le 31 aout 2018, le ministre de l'Energie, des Mines et des Energies renouvelables Khaled Gaddour et le secrétaire d'état chargé des mines Hachem Hmidi, Selon le porte-parole du gouvernement, Iyed Dahmani, le limogeage du ministre, du Secrétaire d'Etat et de certains responsables de son département intervient sur fond de l'exploitation par un investisseur tunisien d'un champ pétrolier "Halk El Menzel" dans les zones côtières de Monastir sans disposer d'un permis. A l'issue de son limogeage, Hechmi Hmidi avait indiqué que la décision du chef du gouvernement fait suite à une plainte au pénal qui a été portée contre lui pour la vente d'engrais à une compagnie étrangère. Toutefois, Hmidi a apporté une autre version. "Quelqu'un a porté plainte contre moi devant la justice. Je confirme qu'il s'agit d'une accusation fantaisiste contre ma personne", a-t-il expliqué, affirmant qu'il s'agit d'une vente d'engrais qui est liée au conseil d'administration du Groupe Chimique et sur lequel le ministère n'a aucun contact direct ou indirect. "Nous avons toutes les preuves que le ministère n'est pas impliqué (...) et nous avons confiance en la justice de notre pays" a-t-il expliqué. Il a souligné qu'il est normal qu'un ministre impliqué dans une affaire judiciaire quitte le gouvernement pour ne pas "porter atteinte au travail gouvernemental", niant au passage son implication dans une affaire de corruption. Le juge d'instruction auprès du Pôle judiciaire financier aurait ordonné, alors, une interdiction de voyager à l'encontre de Hechmi Hmidi suite à une plainte déposée par un homme d'affaires irakien pour corruption. Selon la même source, Hmidi aurait demandé des pots-de-vin pour faciliter certaines procédures à l'homme d'affaires. Mais les spéculations se sont poursuivies, surtout que, selon les personnalités limogées, l'affaire dont il s'agit concerne une concession d'exploitation pétrolière, dite Halk El Menzel en pleine mer du côté de Hammamet, octroyée depuis le 29 janvier 1979 à la société française Elf-Aquitaine et de cession en cession de ces droits d'exploitation, elle avait été rachetée par la société autrichienne OPM, puis rachetée en 2016 par la société Topic du groupe tunisien Toumi. La concession n'est pas encore entrée en production. Elle contiendrait des réserves en place de 8,1 millions de barils et des réserves récupérables de l'ordre de 50 à 60% des 8 millions en place. Certes, il y a le secret de l'instruction, mais l'opinion publique doit être édifiée sur les raisons qui ont poussé vers l'émission d'un mandat de dépôt, ce qui n'est pas peu, surtout que la personne concernée a occupé le poste de secrétaire d'Etat, dans un secteur très sensible où la corruption et les magouilles battent leur plein.