L'affaire de la collision entre un navire tunisien et un autre chypriote, dans le port français de Brest, au large de Cap Corse laisse beaucoup de zones d'ombres concernant les causes de cet accident, alors que le roulier chypriote était en rade et que le navire tunisien Ulysse est venu l'embouter sur le côté, ce qui ne laisse aucun doute au niveau de la responsabilité. Les démarches entreprises pour dégager le navire tunisien sont très difficiles et les représentants des armateurs restent associés à la prise de décision sur le plan d'action à mettre en œuvre pour les opérations de désincarcération du navire tunisien Ulysse, qui est entré en collision, dimanche matin 7 octobre, avec le porte-conteneurs chypriote CLS Virginia, à environ 28 km au nord du Cap Corse en haute mer, a indiqué la Préfecture Maritime de la Méditerranée dans un communiqué rendu public mercredi soir, à Toulon. Faisant le point sur la situation, la préfecture a souligné que les experts en charge du chantier de désincarcération sont mobilisés sur la zone d'incident et qu'une première plongée sous coque a été effectuée mardi soir (9 octobre). D'autres devraient reprendre hier si la météo le permet. Les opérations de récupération se poursuivent Le communiqué indique que «près de 150 m3 de mélange d'hydrocarbure/eau de mer ont été récupérés et stockés jusqu'à mercredi» et les opérations de récupération d'hydrocarbures devaient se poursuivre hier. «Un barrage anti-pollution a été mis en place autour des deux navires, l'Ulysse et le Virginia, pour permettre de prévenir tout risque de pollution supplémentaire lors de ces opérations «. L'enquête sur les circonstances de cette collision a été transférée au parquet de Paris. Parti de Gênes, le navire roulier tunisien Ulysse de la Compagnie Tunisienne de Navigation (CTN) est entré en collision, dimanche matin vers 7 h30, avec le porte-conteneurs chypriote CLS Virginia alors au mouillage à environ 28 km au nord du Cap Corse en haute mer. «La collision a causé une brèche dans les soutes du porte-conteneurs. Aucun blessé n'est à déplorer dans cet accident», rappelle la Préfecture Maritime de la Méditerranée. Bloqué par l'armateur grec Le car-ferry Carthage avait pu quitter le port de Marseille, mercredi, à 21 heures (heure de Tunis) à destination de la Tunisie après avoir été bloqué pendant 05 heures par l'armateur grec du porte-conteneurs «CLS Virginia». Dans une déclaration à TAP, Noureddine Cheibi, directeur central chargé du transport des voyageurs et des marchandises au sein de la Compagnie tunisienne de navigation (CTN), a affirmé que «l'armateur Grec a obtenu, le 10 octobre, du tribunal de commerce de Marseille, un jugement stipulant le payement d'une amende astronomique». Et d'ajouter : «La commission de gestion des crises relevant de la CTN est en cours de négociation avec l'armateur et les compagnies d'assurance par l'intermédiaire des avocats des deux parties». Ces derniers, a-t-il encore précisé, sont parvenus à un accord permettant le départ du car-ferry Carthage sans payer d'amende après l'engagement pris par les compagnies d'assurance de payer la somme demandé, souligne la même source. Priorité à la désincarcération des deux navires Lundi soir, le ministre de la Transition écologique François de Rugy avait affirmé, après avoir survolé en hélicoptère la zone, que «la première priorité» était «de désincarcérer les deux bateaux», en qualifiant la manœuvre de «totalement inédite» avec «presque dix mètres de la proue du navire roulier (...) qui est venue s'encastrer dans la coque du porte-conteneur». «Des experts mandatés par les armateurs ainsi que ceux mandatés par le préfet maritime (Société SMIT, Groupement de plongeurs démineurs de la Marine nationale (Toulon) et bataillon des marins-pompiers de Marseille) sont en cours de déploiement sur zone» et «étudieront d'autres modes d'actions pour les jours à venir», indique la préfecture maritime. Lundi soir, M. Rugy a dénoncé le comportement «totalement anormal» du navire tunisien, jugeant qu'il est «évident qu'il n'y a pas eu la veille à la barre du navire roulier» qui aurait, selon lui, permis d'éviter la collision.