Adopté en octobre 2005 à Paris lors de la 33e session de la Conférence générale de l'Organisation des Nations unies pour l'éducation, la science et la culture (UNESCO), la Convention sur la protection et la promotion de la diversité des expressions culturelles est entrée en vigueur en mars 2007. Au cours de 2018, l'UNESCO a publié un rapport afin de faire le suivi cette convention et ainsi préparé l'Agenda 2030… Qu'en est-il de la Tunisie ? Une série de rapports mondiaux a été conçue pour faire le suivi de la mise en œuvre de la Convention de l'UNESCO sur la protection et la promotion de la diversité des expressions culturelles (2005). Il est à rappeler que la Convention de 2005 met l'accent notamment sur «l'adaptation des politiques culturelles, fondées sur les droits de l'homme et les libertés fondamentales, afin de faire face aux transformations rapides suscitées par l'environnement numérique» et qu'elle a été ratifiée par 146 Parties. Cette sériecontribue, également, à la réalisation des 17 objectifs de développement durable des Nations Unies (ODD) à l'horizon 2030.En effet, en septembre 2015, les 193 Etats membres de l'ONU ont adopté le programme de développement durable à l'horizon 2030, intitulé Agenda 2030 ; agenda pour les populations, pour la planète, pour la prospérité, pour la paix et par les partenariats. Dans son rapport mondial 2018, l'UNESCO analyse «les progrès accomplis dans la mise en œuvre de la Convention de 2005 depuis la publication du premier Rapport mondial en septembre 2015».Intitulé «Re | Penser les politiques culturelles : La créativité au cœur du développement», ce rapport fait collaborer des gouvernements et des acteurs nongouvernementauxdans 4 domaines-clés : renforcer la gouvernance de la culture, améliorer les conditionsde mobilité des artistes, intégrer la culture dans les stratégies de développement durable, et promouvoirles droits humains et les libertés fondamentales, permet d'analyser les progrès accomplis dans la mise en œuvre de la Convention de 2005, et se base sur les 62Rapports périodique quadriennal (RPQ) remis par les Parties depuis 2015. L'exemple de la Tunisie Selon le rapport mondial 2018, notre pays est l'un des Etats, parmi entre autres le Burkina Faso, le Togo, le Sénégal, la Palestine, ou encore la Géorgie, qui «se sont dotés de nouvelles législations ou de nouveaux organismes conseils nationaux des arts et de la culture nécessitant la participation de professionnels, fonds publics de soutien aux activités culturelles, etc.». Du côté des cadres de la gouvernance culturelle, le rapport mondial 2018souligne que «des conseils etservices faisant appel à la consultation et àla participation active de représentants dela société civile en vue de l'élaboration despolitiques ont été mis en place dans plusieurspays dont le Costa Rica, la Lituanie et laTunisie» etdes «initiatives temporaires de collaborationinterministérielle se sont tenues pourfaciliter l'élaboration de politiquesambitieuses, tels que les programmesd'éducation à la culture»donnant l'exemple de notre pays. Ainsi, citant le Rapport périodique quadriennal de 2016 pour la Tunisie, le rapport mondial 2018 de l'UNESCO indique qu' «aprèsles mouvements populaires qui ont renversé l'ancien régime tunisien en 2011, de nouveauxorganes ont vu le jour et plusieurs initiatives liées aux législations et politiques culturelles ontété lancées. Tout cela a grandement contribué à renforcer la place des affaires culturelles dansla sphère publique. Inspirés de la Convention et d'autres normes internationales, les objectifsdu ministère des Affaires culturelles incluent: la mise à jour des réglementations culturelles dupays (des législations sur le parrainage culturel, la condition de l'artiste, etc. ont été adoptées ousont en cours de préparation) ; le renforcement de la collaboration interministérielle (signatured'accords avec les ministères de l'Education, de la Jeunesse, de l'Enseignement supérieur,de la Défense et de l'Environnement) ; le renforcement de la coopération internationale,la décentralisation de la culture et le soutien aux industries culturelles. Pour les atteindre, de nouveaux mécanismes de financement ont été mis en place, dont un nouveau Fondsd'encouragement à la création littéraire et artistique et des mesures d'incitation fiscale et depromotion des partenariats public-privé. Le dialogue interministériel a permis l'intégration desaspects culturels dans le Livre blanc de 2016 sur la réforme de l'éducation (lequel inclut unplan d'action visant à augmenter la présence de l'éducation culturelle à tous les niveaux de l'enseignement formel). Des études récentes montrent une lente hausse du pourcentage du budgetnational consacré à la culture, autour de 1 % (…). Les évolutions dans ce domaine sont les fruits de différents programmes et partenariats decoopération internationale, notamment avec l'UNESCO (qui a soutenu le processus participatifd'élaboration du RPQ de 2016) ; la Commission européenne (par l'intermédiaire du programmeMedCulture et du Programme de soutien au secteur culturel en Tunisie –PACT) ; le ministèrefrançais de la Culture et de la Communication, la Commission nationale allemande pourl'UNESCO (Programme CONNEXXIONS) ; le réseau des Instituts culturels nationaux de l'Unioneuropéenne (EUNIC) ; et Al Mawred Al Thaqafy, entre autres».