Assurer la réussite du processus du pouvoir local en permettant aux municipalités de réussir dans leur action communale, tel est l'objectif de la Confédération tunisienne des maires, une structure apolitique et non-gouvernementale de type associatif dont la création a été annoncée, hier, à Tunis, lors d'un point de presse tenu par le comité constitutif. Formé de sept membres, des maires de municipalités de la région de Tunis et autres, de toutes les sensibilités, le comité constitutif a appelé, à cette occasion, les 350 maires du pays à adhérer à cette Confédération. Son président, le maire de Raoued, Adnane Bouassida, a indiqué que l'une des principales tâches de cette Confédération est «d'unifier les positions des Conseils municipaux élus», ce qui est très important au vu des problèmes surgis, dernièrement, à ce niveau, à peine quatre mois après les élections municipales de juin 2018. On en signale en particulier la polémique relative à l'officialisation des contrats de mariage des Tunisiennes avec des non-musulmans, par le biais des municipalités, suite au refus de maire du Kram de le faire, en invoquant, entre autres, les articles 1 et 6 de la nouvelle Constitution tunisienne et l'article 5 du Code du statut personnel, malgré l'annonce encore équivoque de l'annulation de la circulaire numéro 216 du 5 novembre 1973 qui interdit de telles liaisons matrimoniales. Le maire du Kram a récemment déclaré que plus de 300 maires tunisiens partagent sa position. Il y a aussi le litige survenu entre le maire de la Marsa et le gouverneur de Tunis à propos de la mise sous scellé d'un complexe immobilier construit sans autorisation sur le périmètre communal de la Marsa, et autres questions du genre. Autant le président du comité constitutif que les autres membres ont insisté sur l'attachement au caractère apolitique de la Confédération, et son intention d'agir abstraction faite de la couleur politique ou partisane, de sorte que sa voix primera sur celle du parti auquel appartient le maire, car l'acte du maire du Kram, par exemple, qui appartient au parti islamique d'Ennahdha, n'a suscité aucune réaction ni d'appui et ni d'opposition auprès de sa formation. Aussi, les membres du comité constitutif ont indiqué que la Confédération compte œuvrer à l'amélioration du nouveau Code des collectivités locales, car, selon eux, il n'y a pas mieux que les maires à connaitre les vrais problèmes des municipalités et des collectivités locales. Mais, le comité constitutif de la Confédération tunisienne des maires a mis l'accent sur l'importance de la coopération avec les pouvoirs publics, et du soutien attendu de la part des pouvoirs publics pour asseoir un pouvoir local fiable et efficace en Tunisie, notamment en ce qui concerne la mise en œuvre de ses programmes en matière de formation des maires et des membres des conseils municipaux, formation à laquelle la Confédération va prêter une attention particulière, outre la promotion du partenariat entre les municipalités, notamment au sein d'un même gouvernorat. Des bureaux régionaux seront ouverts par la Confédération afin de fédérer et d'encadrer l'action municipale au niveau régional et inter régional, à la lumière d'une vision nationale du pouvoir local dans son ensemble. Il sera procédé, aussi, à la création d'une plateforme électronique pour présenter les informations et les données sur l'action des municipalités tunisiennes, leurs problèmes et leurs réalisations. La Confédération tunisienne des maires va aussi assurer la levée des fonds mis à la disposition des municipalités à l'étranger par les pays développés et les organisations régionales et internationales, car les municipalités ne peuvent pas solliciter, elles seules, de tels fonds. La promotion des projets de jumelage avec les municipalités et mairies étrangères figure aussi dans le programme de la Confédération tunisienne des maires.