Des partisans du Parti destourien libre (PDL) se sont rassemblés hier devant le siège de l'Instance "Vérité et Dignité" pour réclamer l'annulation des procès injustes portés devant les chambres spécialisées en charge de la justice transitionnelle. Des slogans tels que "Dégage" et "Cessez les procès injustes" ont été brandis au cours de ce mouvement de protestation. Ce rassemblement vient réclamer le départ de l'Instance "Vérité et Dignité", a lancé la présidente du parti, Abir Moussi. Selon elle, "l'Instance travaille avec une composition incomplète depuis le 14 octobre 2016, date de la révocation de Mustapha Baâzaoui et Lilia Bouguerra et émet des décisions illégales au vu et au su du pouvoir en place". Créée par l'Assemblée nationale constituante (ANC), après l'exclusion des Destouriens, cette Instance se livre à des règlements de compte avec ses ennemis de l'ancien régime ", a-t-elle accusé. Les partisans du PDL vont observer un sit-in les 14, 15 et 16 décembre devant les locaux qui devraient abriter les conférences de presse envisagées par l'Instance pour présenter son rapport final, a-t-elle annoncé. Dans une lettre ouverte adressée hier au président du Conseil supérieur de la magistrature (CSM), le Parti destourien libre a appelé le CSM à assumer sa responsabilité et à prendre une position vis-à-vis des procès injustes et du non-respect des conventions internationales. Dans cette lettre, il appelle les magistrats à ne plus collaborer avec l'Instance, dans la mesure où "ses travaux sont contradictoires à la loi et aux conventions internationales". Elle invite également le CSM à prendre toutes les mesures judiciaires et procédurales nécessaires pour mettre un terme aux procès injustes intentés devant les chambres judiciaires spécialisées. Organisé simultanément avec celui du Parti destourien libre (PDL), un autre rassemblement conduit par les coordinateurs du sit-in de Bardo, réclame la poursuite du processus de la justice transitionnelle. "Le retournement sur le processus de la justice transitionnelle est une violation du texte de la Constitution et plus particulièrement son article 148" qui stipule que "l'Etat s'engage à mettre en application le système de la justice transitionnelle dans tous ses domaines", a déclaré le coordinateur du sit-in du Bardo, Mohamed Jemiî.