La Fédération générale de l'enseignement secondaire poursuit sa rébellion contre le bureau exécutif de l'Union Générale Tunisienne du Travail (UGTT). Le secrétaire général de cette puissante fédération, LassaadYakoubi, a annoncé hier que les enseignants font-fi du refus du bureau exécutif de la centrale syndicale de cautionner le boycott des examens du premier trimestre décidé par la commission administrative de la Fédération tenue le 5 novembre. «Disons-le clairement. Nous ne reviendrons sur la décision du boycott des examens du premier trimestre qu'après la signature d'un accord sur les revendications des enseignants», a-t-il lancé sur sa page Facebook. Le responsable syndical rebellea également appelé les enseignants à s'unir pour faire réussir leur mouvement de protestation et faire face aux tentatives d'infiltration, sans autre précision. Le Bureau exécutif de l'UGTT avait refusé le jeudi 8 novembre de signer la motion adoptée par la commissionadministrative de la Fédération générale del'enseignement secondaire et préconisant le boycott les examens du premier trimestre (semaine bloquée et semaine ouverte). Il a également appelé les enseignants à ne pas boycotter les examens du premier trimestre. Mais la Fédération a publié lundi un avis destiné à tous les enseignants et les structures syndicales, portant sur les procédures de boycott des examens du premier trimestre de l'année scolaire courante.Selon cet avis, leboycott concerne tous les enseignants du secondaire et de l'éducation physique, dans les collèges, les collèges techniques et pilotes, les lycées secondaires et pilotes et les fonctionnaires chargés de poste de directeurs d'établissements éducatifs, les surveillants et ceux ayant une tâche administrative ou éducative dans un établissement scolaire. Le boycott sera effectué pendant la semaine ouverte qui s'étale du 26 novembre au 1er décembre 2018, en préparant les sujets des examens sans les remettre à l'administration. Durant la semaine bloquée (prévue du 3 au 8 décembre), les enseignants sont appelés à ne pas présenter les sujets des examens à assurer les cours normalement. D'un autre côté, les directeurs et surveillants concernés par le boycott se chargent de la préparation du calendrier des examens sans le présenter aux enseignants et élèves. Le secrétaire général adjoint de la fédération, FakhriSmiti, a indiquédans ce cadre que le désaccord avec le Bureau exécutif de l'UGTT sera réglé en interne. «Le secrétaire général-adjoint de l'UGTT chargé de la fonction publique a refuséde signer la motion de la commission administrative vu que la direction de l'organisation souhaite résoudre le différend opposant la fédération au ministère de l'Education par la voie du dialogue. Mais d'un point de vue légal, cela ne peut pas nous empêcher de recourirà ce mouvement de protestation», a-t-il expliqué. Le refus de la Fédération générale de l'enseignement secondaire de se conformer à la décision du Bureau exécutif constitue cependant une violation des statuts de la centrale syndicale. Ces derniers stipulent que tout mot d'ordre de grève dans un secteur bien déterminé doit être lancé par la commission administrative du syndicat général ou de la fédération générale regroupant l'ensemble des syndicats de base de ce secteur et avalisé par le Bureau exécutif de la centrale syndicale. A noter que la fédération générale de l'enseignement secondaire réclame la possibilité du départ volontaire à la retraite à l'âge de 57 ans pour les enseignants ayant accompli 32 ans de services au moins, l'enseignement ayant été classé parmi les métiers à forte pénibilité. Elle revendique aussi la revalorisation de certaines indemnités, dont celle de rentrée scolaire et la prime dite «de la craie», supposée couvrir les dépenses en consommables que les professeurs prennent en charge, en vue de restaurer le pouvoir d'achat des enseignants. L'intégration des enseignants suppléants et l'amélioration de la situation des établissements éducatifs figurent aussi parmi les principales revendications. Ces diverses revendications ont été avalisées par l'exécutif depuis 2011, mais n'ont jamais été mises en œuvre, d'où la colère des syndicalistes qui avaient procédé à la rétention des notes et observé une grève générale ouverte durant l'année scolaire écoulée avant de suspendre ces actions de protestation pour éviter l'année blanche. Le gouvernement, qui s'est fixé pour objectif de réduire les dépenses publiques, avait alors jugé ces revendications excessives vu que leur impact financier est estimé à plusieurs centaines de millions de dinars par an.