Pour sûr qu'elle ne va pas chômer ! L'Instance nationale de la lutte contre la corruption a encore du pain sur la planche. Et ce n'est pas demain la veille qu'elle pourra prendre du repos, en placardant une affichette sur sa porte : mission accomplie. Car, sous nos douces, si douces latitudes, la corruption a pris du galon depuis la révolution. Et ce qui ne touchait qu'une infime frange (tout est relatif) des affidés du pouvoir et du pouvoir lui-même, proches et alliances compris, aura investi aujourd'hui, quasi toutes les sphères, toutes proportions gardées pour celles qui ont été préservées et qui ne sont, sans doute, pas légion. A tel point qu'il est devenu impossible de préciser, à quelle échéance le dossier : tous les dossiers seront bouclés dans leur totalité, pour que l'on puisse enfin passer à autre chose. Jusqu'à la moelle ; la corruption aura gagné du terrain intramuros ! Et elle a pu épouser plusieurs figures. Ratissant large, sans pitié, ni remords, au point que l'intégrité, sous nos latitudes, en est devenue suspicieuse. En somme, être d'une probité, sans faille, en Tunisie aujourd'hui, c'est prêter le flanc à toutes les défiances. Méfiance : il y a quelques chose qui cloche ; une logique aux antipodes qui ne dit pas son nom, et dont il va falloir s'astreindre à en pister l'origine, car cela relève de l'anomalie pure et dure. Un grain qui peut greffer le mécanisme de la corruption dans le pays, c'est toujours un grain de trop. Un intrus encombrant qu'il faudra chasser par tous les moyens, pour que la machine puisse redémarrer sans entraves. Et peu importe si c'est le pays qui en souffre le plus. Le profit : il n'y a que ça qui compte. Et ceux qui osent arguer du contraire ne sont que des gagne-petit qui n'ont pas compris que pour l'emporter au final, pour ne pas être laissé en rade, piteusement sur le carreau, il fallait accepter de se fondre dans le moule, en remisant tous ses principes de côté, et « surfer » sur la vague. La vague est à la corruption tout azimut : surtout ne pas s'en priver ! Et faire son beurre comme tout le monde. Et ne venez surtout pas me parler de patriotisme : j'en ai la larme à l'œil comme les crocodiles. Résistez, et vous serez mangés. Jusqu'à preuve du contraire mais elle tarde à venir…