On n'en voit pas le bout. A considérer la moitié pleine du verre, celle qui est habitée par le vide nous happe. Allez hop !, un regain d'optimisme, et la tendance s'inverse pour un petit moment de répit, qui durera ce que durent les roses. Il faut, tout de même, parier toujours pour une autre floraison. Et un matin nouveau pour un pays exsangue. A quoi ça sert, sinon, de se réveiller le matin? Le rapport Carnegie sur la corruption, qui serait devenue endémique en Tunisie est sans équivoque. Et sans concession. Les efforts, louables, du président du gouvernement, Youssef Chahed, pour apporter réponse à tous nos questionnements, et répondre aux attentes du peuple qui n'en peut mais, aussi. C'est pourtant là où le bât blesse car ce n'est toujours pas assez. Endémique c'est un mot qui veut dire beaucoup de choses. Auquel cas il faut lui opposer des garde-fous. Solides et inébranlables, dans la mesure où la situation, au point où en sont les choses aujourd'hui sous nos douces latitudes, si douces, ne peut plus supporter aucun atermoiement. Il y a, effectivement, à n'en pas douter, urgence en la demeure. Car il ne faut pas se mentir : jusqu'à la moelle la corruption. A ronger les os comme un chien affamé, et qui aurait, dans la foulée, attrapé la rage. C'est contagieux la rage : il faut se prémunir. De quelle manière, et comment lui échapper ? Vaste question, demeurée à ce jour, sans réponse. Une épine au pied du pays. Empoisonnée l'épine qui plus est. La moitié pleine ? Tout finit toujours par s'arranger, miraculeusement, in-extrémis, intra-muros. Il n'y a plus qu'à croiser les doigts et faire un vœu : pourvu que ça dure ! La vérité, on ne voit pas le bout du tunnel...