"Libanais à Tunis" d'Ibrahim Gemayel, un regard croisé sur la Tunisie des années 70-80 Paru aux éditions "L'Or du Temps", le roman "Libanais à Tunis" d'Ibrahim Gemayel brosse des aspects de la Tunisie des années 70-80 à travers les yeux d'un jeune libanais venu y travailler dans une société belge qui s'occupait des hautes tensions électriques à Tunis. Composé de 27 chapitres, le livre raconte les aventures et les rencontres de Samir, un jeune libanais spécialisé en Mathématiques et Physiques, venu pour une durée déterminée, travailler dans une capitale en pleine effervescence politique, miroir d'une Tunisie en pleine mutation sociale, urbaine et culturelle sous le régime Bourguibien. Enrichi par son expérience diplomatique en Tunisie, l'écrivain libanais Ibrahim Gemayel livre à travers la voix de son personnage principal un regard croisé entre la Tunisie et son pays natal le Liban. Au fil des chapitres, dans un style indirect, "Samir" donne son avis sur la capitale, le mode de vie de la population ou encore sur la politique sociale et publique adoptée en Tunisie à l'ère bourguibienne. "Il lui était clair que le secteur public était infiniment plus développé et mieux entretenu en Tunisie qu'au Liban. Ainsi l'on pouvait acquérir un enseignement de haut niveau dans les écoles publiques tunisiennes ou à l'université nationale de même qu'une hospitalisation (...) Au Liban par contre, il fallait inévitablement avoir recours aux offres du secteur privé pour obtenir les mêmes prestations". Dans ce séjour où se mélange l'autobiographique à la fiction, le lecteur découvre la capitale tunisienne à travers le parcours habituel que prend celui la plupart des experts travaillant hors de leur pays d'origine : naviguer entre les endroits huppés de la ville, et se frotter aux seuls locaux qui appartenaient au même milieu professionnel. Au fur et à mesure que Samir découvre les milieux de la jeunesse tunisienne ou des artistes et intellectuels locaux, son quotidien d'expatrié monotone est rompu. Rattrapé par un passé qu'il refoulait, Samir se retrouve dans une situation paroxystique tout à fait imprévu et son séjour à Tunis finira par une aventure terroriste désastreuse. Dans une époque où la langue française est considérée à l'instar de la langue arabe comme une langue officielle, dans une époque où la crise israélo-palestinienne cristallise les jeunes en mal d'idéal à atteindre, la voix de l'expatrié s'entremêle et se chevauche avec les voix des personnages rencontrés pour débattre et exposer différents points de vue d'un présent incertain reflet à la fois d'enjeux nationaux et internationaux. Ainsi, face à l'émerveillement de Samir "La Tunisie est pourtant considérée comme un pays modèle pour l'intégration du modernisme" Faiouzia l'actrice relativise "Bourguiba a aliéné les Tunisiens. Il nous a déracinés de notre culture...la frustration est grande. Les jeunes sont à la recherche d'un rêve. Le Liban et la Révolution palestinienne en sont un." Dès la dédicace "A tous les incertains, A Tunis où fleurissent des espoirs" , le romancier Ibrahim Gemayel annonce la couleur de son roman et son originalité. A travers "Libanais à Tunis" , Gemayel invite implicitement son lecteur à lire son roman en faisant des connexions entre le passé et le présent de son pays: le passé devient ainsi une clé pour mieux comprendre les problèmes et les enjeux qui animent la Tunisie contemporaine. Cinéma : 23 projets de films retenus pour une aide à la production au titre de l'année 2018 Parmi 100 dossiers de candidatures, une liste de 23 projets de films est retenue pour bénéficier d'une aide à la production cinématographique au titre de l'année 2018 dont le montant global est environ les 4 millions de dinars alloués dans le budget du Centre National du cinéma et de l'image (CNCI). Ces aides qui devraient être allouées aux boîtes de productions tunisiennes, sur des tranches variant entre 20 et 500 mille dinars sachant que la part du lion ira vers la production des longs-métrages de fiction. Les subventions prévues ont été décidées suite à des réunions marathoniennes, entre les 9 octobre et le 28 décembre 2018, des membres de la commission l'aide à la production cinématographique relevant du ministère des Affaires Culturelles, informe un communiqué publié mardi par le ministère de tutelle. La commission a retenu une liste de 9 longs-métrages dont 7 fictions et 2 documentaires et 10 courts métrages de fiction. Ils sont retenus parmi 44 longs-métrages et 37 courts métrages ayant postulé. Dans la section d'aide à la finition sont retenus 2 projets de longs-métrages dont 1 fiction, parmi 7 proposés, et 1 documentaire parmi 3 proposés. Dans la section d'aide à l'écriture, 2 projets de longs-métrages de fiction sont retenus parmi 9 projets présélectionnés. Présidée par l'universitaire Kmar Ben Dana, la Commission est composée de six membres : Anis Lassoued (réalisateur), Souad Ben Slimen (critique), Mosleh Kraiem (producteur), Mohamed Frini (distributeur), Bechir Garboug (écrivain et universitaire) et Samir Zgaya (rapporteur général de la commission). Dans son rapport final, la commission fait état du manque de qualité dans les projets de documentaires ainsi que les scénarios dont d'écriture nécessiteraient l'acquisition de plus de technicité auprès de professionnels expérimentés. Elle recommande d'accorder plus d'intérêt à la réalisation des films destinés à l'enfance et les films de Bandes Dessinées. Elle encourage aussi le partenariat entre les boites de production cinématographiques tunisiennes afin de réaliser de grosses productions à même d‘enrichir l'industrie du film dans le pays. Par ailleurs, la commission appelle à réviser et à réformer les législations en vigueur dans le secteur du cinéma et à augmenter l'aide à la production cinématographiques afin d'élargir le cercle des bénéficiaires.