Pénurie de certains produits de base et décisions illogiques faisant flamber les prix sont de mauvais signes pour le ministère du Commerce qui ne cesse d'accumuler les bévues. Pourtant ce département regorge de compétences, alors que les ministres qui se sont succédé ont, souvent, mis dans le plat, et l'actuel responsable de ce département vital n'a pas dérogé à cette règle qui commence à empoisonner la vie du citoyen. La crise du coronavirus ne cesse de démontrer qu'il y a quelque chose de défaillant dans la logistique commerciale qui est très importante dans la vie des citoyens. Il ne suffit pas d'annoncer les performances des services du contrôle économique, mais, il est nécessaire à remonter à l'origine du mal, soit l'organisation des circuits de distribution et faire nécessaire pour corriger les défaillances. Farine et semoule « sous le manteau » Il y a un certain temps, le ministre du Commerce avait promis que les commerçants allaient être approvisionnés en semoules et farine… mais, près de deux semaines après, la promesse n'a pas été tenue et la situation a, même empiré. Pourtant, tout le monde sait que le Tunisien est un grand mangeur de pain et de pâtes, et le priver de ces denrées, c'est comme si l'on a condamné à la faim. Entretemps, le commerce parallèle a fleuri pour la semoule et la farine et les saisies opérées en disent long sur les défaillances des circuits de distribution qui est le devoir du ministère. Juste samedi, les services du contrôle économique ont saisi plus de 6,5 tonnes de farine, avec en plus 1140 litres d'huile subventionnée, uniquement, dans le gouvernorat de Kasserine. Qu'on dira-ton pour les 24 autres gouvernorats ? Et, là, le ministère doit se préoccuper, plutôt, de la manière dont ces quantités étaient acquises, au grand dam des plus pauvres des citoyens. Ils paient cher ces produits qui circulent sous le manteau à des prix, bien sûr, plus élevés. Prendre les meilleures décisions L'autre cas où le ministère, toutes compétences confondues –surtout que le ministre prend les décisions sur la base des propositions de ses subordonnés- c'est lorsqu'il a décidé de limiter l'ouverture des marchés de gros trois jours, seulement, par semaine, ce qui a fait flamber le prix, au point que les piments ont atteint, dimanche, le prix de quatre dinars, un plafond jamais atteint dans le passé. Certes, mesures de confinement obligent, on est obligé d'éviter l'encombrement dans ces marchés de gros, mais la décision prise mérite d'être revue, afin d'éviter une plus grande hausse des prix des produits de consommation. A cela vient s'ajouter les difficultés de déplacements des agriculteurs et des pêcheurs qui approvisionnent ces marchés, au point que les services concernées les ont dispensés de présenter une autorisation et de se contenter de montrer la carte d'adhésion à l'Union tunisienne de l'agriculture et de la pêche (UTAP). Ne dit-on pas qu'il vaut mieux prévenir que guérir ? Certes, le ministère est revenu sur cette décision, mais, le mal est déjà fait. Les marchés de gros, y compris les marchés aux poissons, seront rouverts tous les jours de la semaine, sur l'ensemble du territoire de la République, à l'exception des jours habituels de repos, et ce, à compter d'aujourd'hui, a annoncé le ministère du Commerce, hier. L'UTAP et l'UGTT contestent D'ailleurs, ceux sont l'UTAP et l'Union Générale Tunisienne du Travail (UGTT) qui ont mis le holà et appelé dimanche, à la réouverture des marchés de gros durant six jours par semaine. Pour Sami Tahri porte-parole de l' UGTT, les autorités compétentes sont appelées à prendre des mesures permettant d'ouvrir les marchés de gros des fruits et légumes dans les différentes régions durant toute la semaine, de manière à faciliter aux citoyens l'approvisionnement en produits alimentaires pendant la période de confinement. Il a ajouté que l'inaccessibilité de certains agriculteurs aux marchés de gros dans les villes, a eu un impact négatif sur la régularité de l'approvisionnement dans les points de vente et a favorisé l'augmentation des prix, lesquelles sont allées de pair avec une dégradation de la qualité des produits, d'autant que les vendeurs n'arrivent pas à accéder aux marchés de gros. Selon Tahri, l'UGTT a reçu des requêtes sur l'irrégularité de l'approvisionnement des marchés au niveau central et régional. De son côté, Abdelmajid Ezzar, président de l'UTAP, a affirmé avoir demandé au chef de gouvernement, l'ouverture des marchés municipaux à la vente des fruits et légumes seulement pour satisfaire les besoins des citoyens, faisant remarquer que la perturbation actuelle de l'approvisionnement des marchés a entrainé une augmentation des prix.