La responsabilité sociétale des entreprises prend aujourd'hui tout son sens avec l'apparition de la pandémie du Covid 19. Hormis la cacophonie autour des entreprises et des voix qui s'élèvent pour les incriminer, de vouloir chercher à avoir le beurre et l'argent du beurre, le secteur privé a contribué activement aux efforts nationaux de la lutte contre le coronavirus. Pour répondre à leurs détracteurs, l'UTICA en coopération avec la FTH, l'ACE, la FTUSA, le CJD et le Conseil de Chambres mixtes a mené une enquête auprès de 213 entreprises, recensant leurs contributions en nature et en numéraire dans l'effort national de lutte contre le COVID 19. Le montant total des contributions a été estimé à 114 millions et 677 milles dinars. Selon un communiqué de l'UTICA, « ce recensement vise à mettre en lumière les différentes formes d'engagement du secteur privé, en matière de soutien direct aux hôpitaux et personnel médical, d'innovation et de soutien technologique, de maintien de l'emploi et aides alimentaires, mais aussi de donations financières ». L'industrie du textile s'implique et produit 1 million de masques par jour 37.6% des entreprises sondées ont acheté des équipements, fournitures et médicaments pour les hôpitaux. Le communiqué publié par l'UTICA a mis en exergue l'adaptation de l'industrie textile qui a pris l'initiative de produire des masques de catégorie 1 à hauteur d'1 million de masques par jour. Des masques lavables à bon marché qui seront bientôt distribués en préparation à la phase de déconfinement. Le mois d'Avril, un mois charnière pour l'emploi En dehors de l'état de contributions recensées, l'enquête menée par l'UTICA et ses partenaires a essayé d'évaluer la capacité de résilience et de résistance des unités productives tunisiennes face à la crise, notamment leur capacité à payer les salaires. « 93% des entreprises sondées au travers des 213 représentants, ont pu assurer les salaires du mois de Mars. 70.5% d'entre elles disent qu'elles pourront honorer les salaires d'Avril. 36.6% pourront honorer les salaires du mois de Mai, et seules 17.8% disent pouvoir honorer leurs salaires au-delà du mois de Mai compte tenu de leur situation. Notons que ce recensement s'est adressé en priorité aux entreprises souvent de taille moyenne et au-delà ayant contribué à l'effort contre le covid-19, et ne met pas en facteur la situation des TPE, entreprises individuelles qui constituent le socle du tissu économique. Néanmoins, la tendance fortement baissière sur ce point est claire, et démontre que ce mois d'Avril est un mois charnière pour la résilience des entreprises et à très fort risque pour l'emploi, notamment », souligne l'enquête. Par ailleurs et en dépit des mesures d'accompagnement annoncées par le gouvernement, les chefs d'entreprises sont plutôt pessimistes. D'ailleurs 67,6% des sondés craignent un risque systémique et social majeur à court et moyen termes. Plusieurs secteurs sont touchés de plein fouet par la crise et personne ne sait quand ni à quoi va ressembler la sortie de crise, ni même estimer à sa juste valeur les enjeux de l'après confinement.