La Chambre Tuniso-Allemande de l'industrie et du commerce (AHK) vient de publier sur son site, une enquête en ligne auprès de 130 entreprises allemandes installées en Tunisie. Les résultats des 100 premiers répondants sont plus ou moins pessimistes quant à l'impact de cette crise sur leurs activités. Tout dépendra de la longévité de la crise sanitaire. Le sondage montre qu'un tiers de ces entreprises n'excluent pas une fermeture définitive et 50% s'attendent à un impact fort ou très fort sur leurs finances. En effet, près des 2/3 des 100 premiers répondants estiment que trop de secteurs seront touchés, et que les entreprises allemandes installées en Tunisie sont face à un risque systémique et social majeur. « 26% ne peuvent s'engager au-delà du mois de mars pour le paiement de leurs salariés. Sur les 74% restants, environ la moitié ne peuvent s'engager au-delà du mois d'avril », indique le sondage. Selon la même source, les entreprises ont contribué de diverses manières à la lutte contre le coronavirus, souvent de façon concomitante : « 50% ont fait des contributions directes au 1818, 50% ont acheté et fourni directement les hôpitaux et personnels de santé, 30% ont fait du soutien alimentaire, 17% ont fait du soutien technologique et numérique et 8% ont mis à disposition des infrastructures, chambres d'hôtels ou lits de réanimation ». 2/3 des entreprises estiment pouvoir reprendre leurs activités L'enquête de l'AHK a également révélé que 20% des entreprises sondées s'attendent à devoir annuler leurs investissements prévus et 19% croient pouvoir les maintenir. Les autres prévoient une réduction des investissements. Toujours selon l'AHK, près de deux tiers des entreprises espèrent pouvoir reprendre leurs activités, d'ici le début du mois de mai, tandis qu'un tiers des participants à l'enquête pensent que cela reste peu probable. Il est à souligner que le nombre des entreprises allemandes en Tunisie ne cesse de s'accroitre. Leur nombre est passé de 250 entreprises en 2012 à 270 en 2019. Quant au nombre des employés tunisiens qui y travaillent, il est passé de 55 000 en 2012 à 77 000 en 2019. La Tunisie doit mettre en place une stratégie solide pour le post-confinement D'autre part, l'AHK a précisé que les perspectives économiques futures de la Tunisie dépendront en grande partie de sa capacité dans la lutte contre le Covid-19 de miser sur ses atouts, notamment sa main d'œuvre compétente et qualifiée ainsi que son pouvoir de remettre sur pied l'activité économique. Selon une analyse de Oxford Business Group, publié sur le site de l'AHK, « la Tunisie doit s'atteler à mettre en place une stratégie solide pour le post-confinement afin que les entreprises puissent reprendre progressivement le travail, en toute sécurité ». La même source précise que le retour au travail en Tunisie s'accompagnera manifestement d'un certain nombre de changements. Et d'ajouter : « Bien que le niveau des investissements ait évolué à la hausse au cours de ces quelques dernières années et que le pays ait introduit des initiatives encourageantes comme la Loi Transversale et la Startup Act, la Tunisie aura aussi comme défis de dresser un certain nombre de domaines prioritaires à l'instar de la pression qui s'exerce sur la dette publique et les réserves de change ainsi que la dévaluation du dinar tunisien ».