Selon l'enquête annuelle de la Chambre tuniso-allemande de commerce et d'industrie (AHK), les entreprises contactées ont montré un taux de satisfaction de 85,7%. Un taux assez positif, reflétant un regain de confiance en le climat de l'investissement en Tunisie L'enquête de l'AHK a été réalisée auprès de 200 entreprises allemandes implantées en Tunisie pour s'enquérir de la situation et des perspectives de l'investissement allemande en Tunisie en 2017/2018. Durant l'année dernière, 60% des entreprises interrogées ont indiqué que leur chiffre d'affaires a augmenté. En 2018, 53% envisagent de l'améliorer. D'ailleurs, on souligne que les chiffres d'affaires sont en constante évolution positive depuis l'année 2015. En ce qui concerne l'effectif, 45,3% de ces entreprises sondées, tous secteurs confondus, ont augmenté leurs effectifs contre 16,5% seulement qui les ont réduits. L'enquête révèle aussi que 53% des entreprises prévoient de le faire en 2018. Des recrutements qui seront plus importants dans le secteur textile et Habillement avec un taux de 52%. Ce qui montre une reprise dans ce secteur qui a connu des difficultés considérables ces dernières années. En outre, 54,6% des entreprises allemandes interviewées comptent augmenter leurs investissements en 2018, avec une mention spéciale pour le secteur électrotechnique qui se distingue avec un taux de 70,6% d'intention d'investissement. Selon l'enquête, 9% seulement prévoient de diminuer leurs investissements en 2018. On précise que 50% des entreprises non totalement exportatrices comptent augmenter leurs investissements durant l'année en cours contre 11,5% qui prévoient de les réduire. Concernant la perception des atouts de la Tunisie, la proximité géographique par rapport à l'Europe demeure le principal atout pour 81,6% des entreprises, suivie des coûts de production compétitifs (51%) et l'évolution du taux de change (51%). La disponibilité de la main-d'œuvre et le bon niveau d'éducation demeurent aussi des atouts considérables pour le site Tunisie. Les avantages fiscaux, considérés jadis comme atout, tendent petit à petit à atteindre le bas de la liste. L'enquête révèle que seulement 27,8% des entreprises totalement exportatrices sont encore motivées par les avantages fiscaux en Tunisie. Par ailleurs, 33,7% estiment que la situation économique du pays va s'améliorer en 2018 alors que 50% ne le pensent pas et 16,3% indiquent qu'elle va se détériorer. Rigidité administrative En revanche, les entreprises interrogées ont indiqué que le manque de stabilité sociale et politique est le principal frein à leur développement. Ajoutons à cela la rigidité administrative. A ce niveau, Ibrahim Dabeche, président de l'AHK, a indiqué que ce sont les entreprises qui opèrent le plus avec le marché local qui ont des difficultés avec l'administration et des perceptions négatives. Les entreprises totalement exportatrices sont plutôt positives à ce niveau. M. Dabeche souligne qu'il est très important de préserver le statut de ces dernières afin de maintenir cette perception positive. De même, les perceptions des entreprises allemandes concernant les autorités publiques restent quasiment les mêmes, avec une insatisfaction qui touche les services de la Douane tunisienne, suivie par la Banque centrale de Tunisie, les ministères et les agences étatiques, la Cnss, l'inspection du travail, etc. D'un autre côté, l'enquête de l'AHK a porté pour la première fois sur les perceptions des entreprises quant au marché africain. 28% affirment avoir une activité sur ce marché, dont 37% dans le secteur électrotechnique. On indique également que 42% des entreprises non totalement exportatrices opèrent en Afrique contre 22% des entreprises totalement exportatrices. En ce qui concerne le soutien de l'Union européenne, 63% des entreprises interviewées ont déclaré vouloir compter sur l'UE dans le domaine de l'Etat de droit et de lutte contre la corruption, ainsi que le soutien dans le domaine de la sécurité. Ainsi, 45% des entreprises réclament le soutien en faveur d'une plus grande ouverture du marché européen pour les produits et services tunisiens contre 90% dans l'enquête de 2016. L'impact de l'Aleca a été aussi évoqué par l'enquête, avec des attentes positives pour 33% des entreprises et seulement 1% estiment que l'impact sera négatif.