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Les cinémas antillais et africain perdent une pionnière
Publié dans Le Temps le 15 - 04 - 2020

La cinéaste française guadeloupéenne Sarah Maldoror est partie, lundi 13 avril, à près de 91 ans, laissant son empreinte, non seulement dans le Septième art, mais également dans les luttes de libération africaine. Même si elle n'aimait pas qu'on le dise, elle était une des pionnières des cinémas antillais et africain, qui avait été mise à l'honneur, en 2012, durant les Rencontres cinématographiques de Hergla...
«Elle était une grande femme d'une grande sensibilité», dixit le cinéaste tunisien Mohamed Challouf, apprenant le décès d'une pionnière des cinémas antillais et africain, Sarah Maldoror, qu'il avait conviée en invitée d'honneur à l'occasion des Rencontres cinématographiques de Hergla, édition 2012. Elle était, également, venue pour présenter son documentaire, son cinquième sur une grande figure antillaise : l'écrivain français martiniquais Aimé Césaire, qu'elle avait côtoyé et qu'elle admirait car il défendait sa propre culture. C'était à l'occasion de sa venue à Hergla que nous l'avions rencontrée, à Tunis, et avions pu discuter avec elle.
De son vraie nom Sarah Ducados, Sarah Maldoror avait choisi son nom d'artiste après avoir lu «Les chants de Maldoror» (1869) d'Isodore Ducasse, alias le Comte de Lautrémont. Nous nous rappelons d'une dame qui avait beaucoup d'humour, d'espièglerie et de malice. Elle avait de grands projets. Un film sur un grand homme, qui a beaucoup marqué l'Afrique : Frantz Fanon ; projet qui, malheureusement, n'a pas abouti. Un documentaire sur Louise Michel, institutrice, militante anarchiste, franc-maçonne et féministe française de la fin du 19e siècle et du tout début du 20e ; mais, elle n'a jamais trouvé le financement nécessaire pour le faire et ce pour des raisons «politiques». Et un sur le colonel Delgrès, un «Antillais qui avait imposé qu'on apprenne à lire et à écrire aux soldats, car pour lui un soldat qui ne savait ni lire ni écrire n'était pas un soldat».
Deux fois primée aux JCC
Sarah Maldoror avait obtenu le Prix du meilleur réalisateur aux Journées cinématographiques de Carthage 1969, pour son court métrage «Monangambé», inscrit sous le drapeau de l'Algérie, tourné à Alger et parlant de la torture et de l'incompréhension entre colonisés et colonisateurs, basé sur l'œuvre d'un écrivain angolais alors emprisonné par le pouvoir colonial portugais. Elle avait reçu le Tanit d'or des JCC 1972 pour son long métrage «Sambizanga», ayant la triple nationalité angolo-congolo-française mais inscrit alors comme congolais (Brazzaville) ; drame politique se déroulant en 1961 au début de la guerre d'indépendance de l'Angola. Il faut savoir que le compagnon de la cinéaste était le poète et homme politique angolais avec qui elle a participé aux luttes de libération africaine.
Métisse, Sarah Maldoror portait plus en elle le côté «origine africaine». «Je suis africaine tout en étant guadeloupéenne», nous avait-elle déclaré à l'époque de notre rencontre. Son père était guadeloupéen et sa mère du Gers (sud-ouest de la France). Cette appartenance à trois mondes différents -bien que la Guadeloupe soit un département français d'outre-mer, l'île possède une culture bien à elle- lui a permis d'avoir plusieurs regards. D'ailleurs, elle nous avait dit : «(...) il faut avoir un double ou un triple regard. Un regard n'est pas suffisant car c'est petit, c'est étroit. Il faut quand même se connaître. Il ne faut pas rester dans son œuf. Je ne peux pas dire ''je suis guadeloupéenne. Il n'y a que la Guadeloupe qui compte''. C'est absurde !».
Expulsée d'Algérie par avion...
Le 11 juillet 2012, Sarah Maldoror avait été honorée par l'Association Tunisienne des Femmes Démocrates. Même si elle avait, déjà, reçu plusieurs distinctions et honneurs à travers le monde, elle en avait été ravie puisque pour elle «une reconnaissance de votre travail et être reconnue dans son travail en tant que femme et cinéaste, c'est toujours agréable».
Celle qui s'était mise au numérique, même si elle préférait et de loin tourner en 16 ou en 35 mm, nous a raconté comment elle s'était faite expulser d'Algérie par un colonel... français ! Elle tournait beaucoup en Algérie alors qu'elle travaillait dans l'armée française. Evidemment, ses supérieurs ne voyaient pas d'un bon œil ce qu'elle faisait. Un colonel lui a signifié cela. Elle lui a répondu du tac au tac que ce n'était pas parce qu'il était colonel qu'il allait l'embêter. Il lui a rétorqué qu'il ne l'embêtait pas mais le prochain avion, elle était dedans !


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