La prise en charge de la santé des enfants est l'une des priorités de notre pays. La Tunisie a, en fait, réussi d'éradiquer des maladies dangereuses auprès de la tranche d'âge de moins de cinq ans grâce à la vaccination. La bonne nutrition de cette population demeure actuellement l'une de nos priorités et ce à travers l'adoption d'un comportement sain et équilibré dès le jeune âge. En dépit des résultats enregistrés dans ce cadre, beaucoup reste à faire, selon le rapport du recensement aux indicateurs multiples conduit l'année dernière par l'ONFP en collaboration avec l'UNICEF et le Projet Pan Arabe sur la Santé de la Famille sous la houlette de la Ligue Arabe (PAPFAM). Les indicateurs démontrent que le problème de malnutrition se pose dans les zones rurales et de manière accrue dans la région du Sud-Ouest. A signaler que la majorité des enfants âgés de moins de cinq ans sont d'origine rurale soit 7,3 % contre 6,7 % qui résident dans les zones urbaines. Les orientations du gouvernement doivent être concentrées sur cette population car c'est là où le bât blesse. En Tunisie, nous parlons de plus en plus du problème d'obésité et du comportement alimentaire non diététique adopté par la population. D'ailleurs, l'Institut National de Nutrition lancera dans quelques jours une stratégie nationale pour lutter contre ce phénomène qui ne cesse de gagner du terrain d'où le risque de faire apparaître des maladies aux conséquences lourdes comme l'hypertension, les maladies cardiovasculaires et le diabète... En faisant une petite lecture de cette information, nous constatons que le problème de nutrition ne se pose plus dans notre pays. Les spécialistes parlent même de surconsommation. Toutefois, nous continuons à enregistrer des problèmes de nutrition, voire la malnutrition auprès d'une population très jeune et fragile, celle qui est âgée de moins cinq ans. Le rapport du recensement aux indicateurs multiples sur la population tunisienne, réalisé par l'ONFP en collaboration avec l'UNCEF et le PAPFAM a révélé que 3 % des enfants âgés de moins de cinq ans souffrent d'une baisse au niveau du poids alors que ceux qui ont une baisse aiguë, sont de l'ordre de 0,3 %. Ce taux se pose le plus pour les enfants issus des zones rurales car 4,7 % d'entre eux souffrent du premier problème et 2,1 % ont une chute très aiguë du poids. Mais le talon d'Achille, demeurent les régions du Sud-Ouest avec 6,5 %. A signaler dans ce cadre que la majorité de cette population vit dans les zones rurales avec 7,3 % contre 6,7 % dans les régions urbaines. Accorder plus d'attention à cette frange de la société est ainsi primordial.
Problème de croissance Toujours dans le même contexte, le rapport a étudié une autre question ; le retard de la croissance ou la proportion de la longueur par rapport à l'âge. Plus de 6 % des enfants ne se développement pas de façon ordinaire. Le rapport soulève que le problème est localisé de manière accrue auprès de 1,2 % des âgés de moins de cinq ans. Idem pour les enfants des régions du Sud-Ouest qui sont les plus touchés, viennent, tout juste après ceux qui sont issus du Nord-Ouest. Cependant, les enfants de Kasserine ne se développement pas normalement, soit 13,6 % font face à cette tare. Quant à la minceur, le poids par rapport à la longueur, elle est de l'ordre de 2,1 %. La minceur aiguë est remarquée 0,3 % des enfants, toujours d'après les résultats du rapport qui a précisé que les indicateurs se sont améliorés en comparaison par rapport à d'autres périodes. Il insiste parallèlement sur l'importance de multiplier les efforts dans le domaine et ce en offrant la nourriture nécessaire à cette population. Il est également primordial d'assurer l'eau potable à cette frange de la population et d'améliorer les réseaux d'assainissement pour améliorer les indicateurs de la santé des enfants. L'allaitement naturel est parmi les solutions recommandées outre la sensibilisation des parents sur la culture du comportement alimentaire. Mais serions-nous capables d'enraciner cette notion auprès des mères qui sont en leur majorité de formation primaire avec 37,6 % ou carrément analphabètes, soit 29,6 % ? pour ce qui est du taux des mères de formation universitaire, il ne dépasse pas les 5,8 %. La tâche sera très difficile tout en sachant que 18, 4 des mamans travaillent et qu'elles confient leur progéniture aux crèches et aux garderies. La nutrition dans ces établissements répond-t-elle vraiment aux critères sanitaires ? Est-elle équilibrée ?