La tension entre le Parti destourien libre et sa présidente, Abir Moussi, dans le combat avec Ennahdha ne baissera pas de sitôt, puisque chaque jour nous apporte son lot de surprises dans cette guerre ouverte où chacune des deux parties jette de l'huile sur le feu pour attiser la discorde. Il est clair que le gourou du mouvement islamiste tente de faire ce que bon lui semble dans l'enceinte de l'Hémicycle, mais le PDL est, toujours, présent pour lui empoisonner la vie. Bénéficiant de sa petite majorité à l'Assemblée des représentants du peuple et avec un bureau façonné sur mesure et composé de membres de son parti, acquis à sa cause, Rached Ghannouchi a installé son petit royaume. Mais, cela ne va pas être une sinécure pour lui, puisque les partisan d'Abir Moussi sont aux aguets, pour lui rendre la monnaie de sa pièce. D'ailleurs, concernant ces agissements du président de l'ARP, le PDL a demandé d'auditionner en plénière le chef islamiste. Toutefois, le bureau de l'Assemblée voit les choses, autrement. Le bureau a rejeté la demande d'audition en plénière du président du parlement, formulée par la présidente du groupe du Parti Destourien Libre (PDL), la jugeant "sans fondement juridique". Le groupe parlementaire du PDL avait demandé d'auditionner le président du parlement en plénière pour avoir dissimulé ses relations avec des parties étrangères, faisant fi des usages diplomatiques et parlementaires et la publication d'informations erronées sur la page officielle du parlement à ce sujet. Dans un communiqué publié la veille, le groupe parlementaire reproche, notamment, au président du parlement d'avoir occulté sa communication téléphonique avec Khaled Mechri, connu, selon le PDL pour son appartenance à l'organisation des Frères musulmans en Libye et qui occupe actuellement le poste de président du conseil supérieur de l'Etat libyen, une instance consultative et non parlementaire. Motion de censure Déjà, lundi, le groupe du PDL avait déposé au bureau du parlement un projet de motion rejetant l'ingérence étrangère en Libye et la création d'une base logistique sur le territoire tunisien pour la faciliter. Le groupe PDL demande de soumettre ce projet de motion en plénière pour être discuté et voté, conformément aux dispositions de l'article 141 du règlement intérieur de l'Assemblée des représentants du Peuple. Selon le texte de la motion, le parlement doit faire part de son opposition à toute intervention étrangère en Libye susceptible de saper l'unité territoriale dans ce pays et de porter atteinte à sa souveraineté, à mettre en péril la paix et la stabilité dans la région. Le texte du projet affirme, également, son refus, de permettre au parties qui planifient une intervention militaire en Libye, de se positionner sur le territoire tunisien et d'y créer er une base logistique sous couvert des accords et conventions économiques, sociaux et financiers visant à faciliter la politiques expansives de ces parties. Le PDL souligne dans une déclaration que sa demande s'inscrit dans le cadre du suivi des questions internationales et le souci de faire en sorte que les trois pouvoirs aient des positions claires et conformes à ce sujet. Le groupe parlementaire du PDL a critiqué les "agissements obscurs" et la violation des lois et des usages diplomatiques du président du parlement. En allusion à des réunions tenues à huis clos et non annoncées entre le président du parlement et le président turc. La même source rappelle, dans ce sens, que parlement turc avait décidé une intervention militaire en Libye et tenté de faire passer un accord économique " suspect " avec la Turquie et Qatar. Ce qui confirme les craintes sur la volonté latente de certaines parties de transformer le territoire tunisien en une base logistique facilitant l'ingérence étrangère en Libye estime le groupe PDL. Rached Ghannouchi opère sur plusieurs fronts, afin de disperser les efforts. Une diplomatie parallèle, un bras-de-fer avec le président de la République et, pour finir, des « agissements louches », pour venir en aide à son « ami » le président turc, Recep Tayyip Erdogan dans son ingérence en Libye… cela en fait trop. Et il n'est que temps pour arrêter les dégâts. Mais, y a-t-il quelqu'un pour oser le faire ?