C'est pourtant le Ramadan, un mois connu pour être sain chez les Musulmans. C'est le mois qui connaît souvent une augmentation d'environ 30% de la consommation locale, ainsi qu'une hausse, parfois flambée des prix. En Tunisie, Ramadan rime également avec infractions ; non-respect des prix ainsi que des marges bénéficiaires, spéculation et monopole… A vrai dire, les infractions économiques ne manque pas. Sur 46823 opérations de contrôle effectuées par les services du ministère du Commerce, les équipes de contrôle économique en l'occurrence, ont enregistré environ 6870 infractions. Ces infractions sont enregistrées tout au long des 20 premiers jours du mois de Ramadan, entre autres durant la période allant du 24 avril au 13 mai 2020. D'après les informations communiquées par le ministère de tutelle, ces opérations ont abouti à l'arrestation de 7 individus, outre l'interdiction de l'approvisionnement en produits subventionnés pour 53 personnes. Le nombre des locaux commerciaux fermés avoisine 24. Les produits saisis se chiffrent à environ 778 tonnes, dont 223 tonnes de farine, 163 tonnes de semoules, environ 45 tonnes de sucre subventionné et 230 tonnes fruits, légumes et viandes. Les opérations de saisies ont également touché les produits pharmaceutiques, les gels désinfectants, les bavettes et les gants, en l'occurrence. Pharmacies : les pratiques frauduleuses ne font pas défaut Drôle de position. Alors que le ministère de la Santé et l'instance nationale de lutte contre le coronavirus annoncent la disponibilité des masques sanitaires et multiplient les efforts de sensibilisations, l'ordre des médecins rappelle que les masques commercialisés via la Pharmacie centrale ne sont pas conformes aux normes. Plus précisément, elles ne sont pas des masques de types FFP2. L'information telle qu'elle est relayée par l'Ordre des médecins fait apparaître que, contrairement aux informations du ministère de tutelle, ces masques ne sont pas conformes aux standards. Une non-conformité qui a poussé les médecins à restituer ces quantités à la Pharmacie centrale. Aucune réaction près du ministère de la Santé. On préfère lancer une vaste compagne de sensibilisation pour le port du masque. A vrai dire, la commercialisation des masques non-conformes est une pratique assez répondue. Ce type de masques, est vendu chez des commerçants ambulants et même chez quelques pharmacies. Une simple tournée au centre-ville de Tunis, permet de recenser des pharmacies qui procèdent à la vente des masques au prix qui dépasse les 3 dinars par pièces. L'Ordre des pharmaciens pour sa part explique que la vente de ces masques est interdite. En vain, la commercialisation des masques, stockés parfois avant la période de confinement général, continue. Les pharmaciens font cette fois-ci la loi. A cet égard, il convient de rappeler que tout long de la première semaine du confinement général, les services du contrôle économique ont saisi au moins 100 000 bavettes, 125 000 gants médicaux outre 2700 bouteilles de gel hydro- alcooliques stockés pour être commercialisés en cas de forte demande. 200 dossiers transmis à la justice D'après les données communiquées par l'instance Nationale de lutte contre la corruption (INLUCC), le nombre de signalements d'infractions (sérieux) reçus par services dépassent 10 500 signalements dont la moitié (au moins 5000) concernent des signalements pour pratiques spéculatives et augmentations des prix. Faouzi Chémengui, conseiller juridique à l'instance, explique qu'au moins 200 dossiers sont transmis à la Justice. Il explique que les signalements ont touché 200 pharmacies, 5000 commerçants et même les fonctionnaires dont le nombre signalé avoisinent 1000 fonctionnaires. Le rythme des signalements a baissé d'après l'INLUCC, mais est et demeure élevé compte tenu d'une conjoncture caractérisée par la pandémie.