Sur fond d'instabilité apparente au niveau de la situation épidémique actuelle du pays, les conditions sanitaires improbables dans les établissements de l'enseignement secondaire se trouvent tout naturellement au centre des préoccupations des élèves du baccalauréat, qui devraient préparer leurs peaux d'âne dans un contexte exceptionnel et reprendre les bancs des lycées tout de suite après l'Aïd, et ce, après un peu plus de deux mois de « vacances », imposées par la propagation du corona-fléau dans nos contrées. Malgré la dissipation du fantôme de l'année blanche, élèves, professeurs et parents n'ont pas manqué d'émettre toutes sortes de réticences. En attendant donc l'annonce officielle du Mufti de la République, l'Aïd el Fitr devrait correspondre cette année, et sauf indication contraire, à la date du 24 mai, c'est-à-dire au dimanche prochain, d'après une note publiée par l'Institut national de la météorologie. Ce qui laissera à peine trois ou quatre jours après le Ramadan, et par conséquent très peu de temps aux élèves du baccalauréat et à leurs enseignantes et enseignants pour se sentir d'attaque et se préparer, tant mentalement que physiquement et « hygiéniquement », en vue d'entamer, dans les meilleures conditions possibles, la reprise des cours, qui a été fixée, rappelons-le, au jeudi 28 mai par le ministère de l'Education. Dans ce contexte, et malgré une nette amélioration de la situation épidémiologique observée récemment et après une série de cinq journées successives sans enregistrer de nouvelles contaminations au coronavirus, l'ombre d'une deuxième vague menace toujours notre pays, notamment avec la découverte de nouveaux cas positifs et l'enregistrement de nouveaux décès durant ces derniers jours, qui viennent remettre tout le monde à sa place et rappeler évidemment que la Tunisie ne s'est pas encore débarrassée, définitivement, du corona-fléau. Le protocole sanitaire au cœur du débat De là, les normes d'hygiène et les précautions sanitaires se replacent naturellement au centre des préoccupations des élèves et des professeurs concernés mais aussi aux parents, qui se posent décidément maintes questions et n'attendent surtout qu'à être rassurés, au plus vite, par le ministère de l'Education quant aux mesures préventives et quant aux dispositifs qui devraient être mis en place afin d'assurer le bon déroulement de la reprise des cours. Le ministère de l'Education prendra-t-il toutes les précautions nécessaires en vue de protéger la santé des élèves et de leurs enseignantes et enseignants, sans oublier les surveillantes et les surveillants et le reste du cadre administratif ? Quels sont les détails du protocole sanitaire qui sera appliqué, s'il en est, et qui accompagnera ladite reprise ? Quels sont les préparatifs sur le plan budgétaire et surtout en matière de logistique pour aborder cette reprise ? Les masques de protection vont-ils être distribués gratuitement aux élèves et à toutes les personnes concernées ? Les établissements seront-ils soumis à une stérilisation quotidienne et méthodique ? Les distributeurs de gel hydro-alcoolique seront-ils placés dans les couloirs ? Comment s'assurer, concrètement, de la bonne application des mesures de distanciation dans les salles de classes ? Toutes ces questions et bien d'autres gagneraient bien sûr à être élucidées par le ministère de l'Education, dans les plus brefs délais, afin de rassurer les Tunisiennes et les Tunisiens et en vue d'assurer le bon déroulement de la reprise des cours pour les classes du baccalauréat, mais aussi la tenue des examens nationaux. Rappelons enfin que le ministère a décidé de mettre fin à l'année scolaire pour tous les niveaux sauf pour les élèves du baccalauréat qui reprennent les cours du 28 mai au 23 juin, afin d'achever le programme. Ils passeront les examens de la session principale du 8 au 15 juillet et la session de contrôle du 27 à 30 juillet. Le résultat de la session principale est prévu pour le 26 juillet et celui du contrôle pour le 9 août. Le reste du programme pour les autres niveaux sera parachevé au cours de l'année scolaire prochaine, soit un retard de quatre, voire de cinq semaines à pallier.