Il est beaucoup de détails qui ont permis une certaine réussite du feuilleton télévisé tunisien « Nouba » dans sa seconde partie diffusée durant le mois de Ramadan 2020 sur « Attessia TV » et qui a rencontré un intérêt des plus particuliers auprès de ceux qui l'ont suivi. Une suite qui s'est avéré encore plus réussie que sa précédente. Tant mieux. La logique dit qu'on ne change pas une équipe qui gagne, du moins en matière de sports collectifs. Le jeune réalisateur Abdelhamid Bouchnak a donc continué avec la précédente équipe d'artistes entre comédiens, musiciens, chanteurs et techniciens, sans toutefois ne pas ajouter au casting de nouveaux visages qui n'ont rien à envier à leurs pairs. Le sens du professionnalisme l'emportait au niveau de la réalisation, de la direction d'acteurs et surtout du talent éclaté de ses comédiens confirmés ou débutants devant la caméra. On n'en doutait pas, d'autant plus que la bande-annonce de « Nouba 2 » est une œuvre à part et qui donne l'eau à la bouche. Un plan-séquence qui vient dire, suggérer la matière, voire un contenu des plus captivants que le téléspectateur lambda va vivre. Une galerie de personnages atypiques parfois aux antipodes de l'entendement et dont chacun d'eux porte en lui une histoire, ou un détail d'importance. Et faut-il le rappeler que le titre du feuilleton pourrait renvoyer à un sens au premier degré, dans la mesure où l'on songerait de prime abord à un concours de découverte de nouveaux talents dans l'art du Mézoued, ou à un hommage à ceux qui le pratiquent. L'hommage y est rendu, dans la mesure où des artistes connus dans ce domaine y participent, alors que d'autres le jouent très bien. Mais la « Nouba » est également un sujet bateau et qui n'est point un bateau ivre dans ce feuilleton. Une grande fête, certes, mais qui a lieu non sans embûches. Des rencontres exceptionnelles avec des personnages pitoyables ou que l'on « déteste » de prime abord. Les convoitises sont disputées entre des personnes rivales. Les histoires se tissent aboutissent ou n'aboutissent pas. Le paradoxal se dispute la réussite ou l'échec. C'est une « Nouba » assez spéciale, car il s'agit d'une transe collective où chacun donne de son mieux dans un sens aussi bien positif ou négatif. Ils sont « Oucheg Eddenia » (Les amoureux de la vie) sous-titre du feuilleton et qui tout ou presque sur la fable narrée. Un générique composé et chanté par Lotfi Bouchnak sur des paroles du poète Slaheddine Bouzaiene. Un brin du méga spectacle « Nouba » datant de 1991 et qui commence par le chant : « Nimdah laktab » interprété par la voix du même Lotfi Bouchnak. Le flash-back est suggéré et l'hommage crie sa présence. Ces artistes crient aussi et en filigrane leur amour de la vie à travers le chant, les paroles et la musique.