« Le rejet de l'examen par l'ARP de la motion sur la classification des Frères musulmans comme organisation terroriste est une grande erreur. C'est une décision illégale et un dépassement flagrant de l'article 141 du règlement intérieur. Le bureau n'a pas le droit de discuter la motion quel que soit son contenu. Il n'avait qu'à fixer une plénière. Tous ceux qui ont voté contre auraient dû faire de même pour la motion de la Coalition Al Karama, et non adopter la politique des deux poids deux mesures. Toutes nos décisions étaient basées sur l'application du règlement intérieur indépendamment de ses failles. Ceux qui rejettent ce règlement n'ont qu'à l'amender au sein de la commission parlementaire. Ne pas le respecter est une honte de la part du pouvoir législatif. Pour l'histoire, Tarek Fettiti et moi-même avons voté pour fixer une date pour la discussion et le vote de la motion déposée par le PDL ». Nesrine Laâmari (Députée du bloc de la Réforme nationale) « Le parti de Qalb Tounes n'avait jamais eu d'alliance avec le parti de Rached Ghannouchi au sens de Hatem Mliki, c'est le contraire qui serait vrai. C'est Hatem Mliki qui est proche d'Ennahdha et de la coalition Al-Karama et en particulier Seifeddine Makhlouf en voulant à tout prix voter pour le gouvernement Jemli. Il n'avait qu'à exprimer son opinion et non éviter, à chaque fois, la confrontation, pour régler ses différends avec le président du parti Nabil Karoui qui a confié ses élus et son parti à Hatem Mliki en lui accordant la présidence du bloc Qalb Tounes pour, in fine, voire le bloc se disloquer. Par ailleurs, le bloc formé par Mliki vise, essentiellement, à créer une assise parlementaire pour le chef du gouvernement en exercice Elyès Fakhfakh. Il a tenté par tous les moyens de recruter des députés auprès des autres blocs parlementaires. J'en ai fait moi-même l'expérience le jour où il m'a contacté et fait une offre ». Amel Ouertatani (Députée de Qalb Tounes) « On ne doit pas uniquement réformer le système électoral parce que les élections font partie du système politique corrompu. Je continue d'appeler à une troisième république. Les autorités sont en conflit, la corruption est banalisée et notre image à l'extérieur a été déformée (...) Pour réformer le système, on doit adopter soit un régime parlementaire, soit présidentiel, car le système mixte a montré ses limites. Le pouvoir exécutif est divisé alors que l'autorité doit être attribuée au chef du gouvernement. La loi relative à l'organisation des partis politiques doit être amendée en vue de se diriger vers la démocratie sociale. Nous craignons la perte du contrôle. Nous avons proposé l'approche d'une conférence nationale de sauvetage. Les participants à la conférence ne sont pas seulement des partis politiques car l'UTICA et l'UGTT vont également participer à la discussion. Nous appelons le président de la République à participer aussi ». Mohsen Marzouk (Président du parti Machrou Tounes) « Les Frères ont mobilisé leurs bras pour empêcher que notre motion soit soumise à la séance plénière. Aujourd'hui, on a tiré une balle assassine sur le règlement intérieur du parlement tunisien, la violation étant flagrante. Officiellement, on peut annoncer que le parlement tunisien est sous la coupe de l'homme-lige et représentant des Frères musulmans en Tunisie, Rached Ghannouchi Khriji. Les grands traîtres furent les représentants de Qalb Tounes au sein du bureau de l'ARP qui ont voté avec Ennahdha et Al Karama contre notre projet. Le score du vote a été de 6 à 5 puisque Al Islah, Tahya Tounes et le PDL ont voté pour cette motion. Mais la grande trahison au projet d'une Tunisie civile et moderne est venue de Qalb Tounes. Les Frères musulmans ont le Parlement tunisien sous leur domination, et violent les lois et le règlement intérieur comme ils veulent. Rassurez-vous : on ne va pas se taire ! ». Abir Moussi (Présidente du Parti destourien libre)